Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

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Fatalis rex
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Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par Fatalis rex »

Vu pour la première fois ces jours-ci. Bref résumé : le chef d'un gang d'immigrés irlandais, les Dead Rabbits, s'allie à d'autres clans pour affronter les gangs composés de "natifs' américains, des immigrés de seconde génération ultra-patriotiques. Les Dead Rabbits perdent, entrainant le règne absolu des natifs sur Manhattan. Le fils du chef des Dead Rabbits, quelques décennies plus tard, fait son retour dans les bas quartiers et s'attire les faveurs du chef des natifs afin de mieux le trahir.

Pas spécialement attiré par la thématique et l'esthétique du film, je l'ai visionné un peu par hasard (j'ai acheté 2 DVD Warner pour bénéficier d'une réduc, et mon second choix est tombé sur GANGS OF NY, que je n'avais jamais vu). Et donc, excellente surprise dès les premières minutes du film avec ce faux plan-séquence nous entraînant avec les Dead Rabbits en marche vers le champ de bataille dans une maestria incroyable, pour finalement nous planter dans un décor enneigé et silencieux digne du calme précédant l'assaut des meilleurs films de siège.

Scorcese, grand narrateur de la pègre américaine, que ce soit à New York (MEAN STREETS, LES AFFRANCHIS) à Las Vegas (CASINO), et compte tenu de sa relation entretenue avec le christianisme à travers ses films, semble parfaitement à son aise en revenant à la source de ce qui compose l'essentiel de sa filmographie, à savoir l'apparition des gangsters aux USA. Quoi de plus logique pour lui, en effet, et qui d'autre aurait mieux pu mettre en image cette histoire des premiers gangs, bien avant la Mafia sicilienne, bien avant les gangstas ?

A travers ces gangs, Scorcese compose avec brio un tableau illustrant l'émergence de l'ordre dans le chaos et la brutalité, et nous livre un parallèle frappant avec l'apparition des démocraties modernes : des tribus se reconstitutent autour de ce qui réunit les communautés (traditions, religion), puis elles s'affrontent dans le sang et la sueur, des leaders émergent, manipulés par les politiciens, des hommes vivent, aiment, meurent, et in fine un pays se construit sur leurs cadavres.

A plusieurs reprises, Scorcese semble également "s'amuser" à nous montrer la brutalité de ces gangs originels, comme pour nous dire "vous pensez vivre une époque violente ? vous avez peur des gangstas et des latinos ? regardez ces types qui s'arrachaient les yeux et tuaient par dizaines au siècle dernier !". On peut ainsi être surpris de retrouver les mêmes caractéristiques des gangs, dans une reconstitution hallucinante, à travers la couleur arborée ou leur langage incompréhensible par la bourgeoisie.

Bref, Scorcese brasse quantité de thèmes sans jamais oublier ses personnages, un brin archétypaux pour Di Caprio et Diaz, mais diablement fouillé pour LE grand méchant qui se révèle être un homme d'honneur, malgré sa cruauté, un homme rêvant d'une grande nation, acteur à part entière de la création de New York. Voilà.


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Dragonball
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Message par Dragonball »

La sympathique fresque d'une amérique encore en plein bouillonnement, ayant déjà un pied dans le 20ème siècle, mais encore archaique, raciste, violente et sans pitié pour les faibles. Des caractéristiques dont elle n'a d'ailleurs toujours pas réussie à se libérer.
Le film de Scorcesse est très réussi sur certains points, mais je m'attendais à quelque chose de beacuoup plus épique, plus émouvant, bref, un film impliquant beaucoup plus le spectateur.
Mais là, malgré une séquence d'ouverture excellente, des images extremement fortes (Les immigrants arrivant par bateau, recevant leur certificat de nationalité et envoyé illico pour sur les différrents fronts de la guerre de Sécession, avec en fond des bateaux ramennant des centaines de cercueils), une belle reconstitution de New York et un Daniels Day Lewis impeccable, on peine à rentrer dans le film.
La faute à un Dicaprio pas très crédible (Et que Daniel Day Lewis bouffe littérralement dès qu'il est avec lui à l'écran), des seconds roles manquant singulièrement de profondeur (Caméron Diaz, désespérément fade !) et des longueurs inutile qui alourdissent le rythme.

Bref, un film malheureusement en partie inabouti de plus rabaissé par un casting n'étant pas à la hauteur du sujet abordé.
Prodigy
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Message par Prodigy »

J'ai le souvenir d'un film pénible et boursouflé, d'une scène de baston en intro assez affreuse avec moult ralentis de montage et une musique pas à sa place, d'un Di Caprio transparent et d'une Cameron Diaz égale à elle même c'est à dire nulle, et d'un Daniel Day Lewis effectivement formidable qui portait le film sur ses épaules. Un certain effort pour la reconstitution mais une histoire inintéressante et au final un film que je n'ai trouvé ni épique ni "barbare" ni émouvant mais très bancal et assez ennuyeux... Qu'on ait comparé ça à la Porte du Paradis à l'époque m'avait d'ailleurs un peu fait bondir :?
F-des-Bois
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Message par F-des-Bois »

Je sais même pas comment c'est encore possible de faire la faute sur le nom. A un moment c'était limite devenu un running gag. :D

Martin ScorSese.

Très beau film, c'est pas un chef d'oeuvre mais pas loin. Daniel-Day Lewis est juste :shock:
Wishmaster, tout comme "The Relic", n'est pas le film du siècle.
Manolito
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Message par Manolito »

L'année dans le titre SVP...... :? :? :?

Un des films que j'aime le plus chez Scorsese, avec un sujet rare, pour ne pas dire inédit, cassant effectivement l'image idyllique qu'on pourrait se faire du New York du XIXème siècle, une vraie description des racines du mal... Di Caprio se défend, même s'il n'est pas top crédible, Fay-Lewis porte le film, même si ce n'est pas son mielleur rôle. Mais le film se tient solidement, et offre dans son propos et son imagerie (le travail hallucinant du génial directeur artistique Dante Feretti est peut-être la force motrice la plus importante du métrage). Très honorable...
arioch
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Message par arioch »

F-des-Bois a écrit :Je sais même pas comment c'est encore possible de faire la faute sur le nom. A un moment c'était limite devenu un running gag. :D
C'est assez courant les fautes dans les noms propre. Il suffit de voir la grosse pub en ce moment sur DVD Rama avec la faute sur le nom du realisateur de BOBBY. Etant donné que les affiches et autres elements publicitaires sont realises par des graphistes qui n'ont pas forcement une connaissance du cinéma, il arrive donc qu'on se retrouve avec une faute à "Scorsese". Le probleme, c'est le fait qu'il n'y a pas eu de validation de la part du distributeur et c'est là ou cela devient surrealiste.
"Fuck The World", Rambo
Fatalis rex
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Message par Fatalis rex »

Prodigy a écrit :J'ai le souvenir d'un film pénible et boursouflé, d'une scène de baston en intro assez affreuse avec moult ralentis de montage et une musique pas à sa place, d'un Di Caprio transparent et d'une Cameron Diaz égale à elle même c'est à dire nulle, et d'un Daniel Day Lewis effectivement formidable qui portait le film sur ses épaules. Un certain effort pour la reconstitution mais une histoire inintéressante et au final un film que je n'ai trouvé ni épique ni "barbare" ni émouvant mais très bancal et assez ennuyeux... Qu'on ait comparé ça à la Porte du Paradis à l'époque m'avait d'ailleurs un peu fait bondir :?
Pas barbare :shock: Le film est d'une sauvagerie rarement vue. D'ailleurs, le montage de la baston du début est totalement assumé par ScorSese (au passage, son nom est souvent écrit comme ça un peu partout) dans le commentaire audio. Il dit même que, sur un autre film, il aurait mis à la poubelle ce genre de "plans choc" montés de cette façon, mais que dans GANGS ça correspond parfaitement à ce qu'il voulait exprimer. D'ailleurs pour l'anecdote la scène est parodiée dans KUNG FU HUSTLE.
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Message par Prodigy »

Fatalis rex a écrit :Pas barbare :shock: Le film est d'une sauvagerie rarement vue.
J'ai vraiment pas trouvé. J'en attendais même beaucoup plus de la part de Scorsese. Je suis toujours plus traumatisé par les coups de battes de base ball de Casino que par tout Gangs of New York. A contrario Gibson sait filmer des vraies bastons barbares et sauvages, par exemple, que ce soit dans Braveheart ou son Apocalypto.
Manolito
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Re: Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par Manolito »

L'édition sortie en bluray de ce film avait une réputation désastreuse. Disney fait amende honorable en annonçant la sortie d'une édition avec un nouveau master HD :

http://www.blu-ray.com/news/?id=3969
celia0
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Re: Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par celia0 »

Très déçu par ce gangs of New york que pourtant j'attendais. Casino est pour moi le dernier chef d'oeuvre de Scorsese et le chant du cygne de son duo avec De Niro. Je rejoind Prodigy concernant tous le sdéfauts du film: musique transparente pourtant composée par Howard Shore et Bono. Manque flagrant de lyrisme. Seul la fin du film avec le temps qui passe m'a réveillé un semblant d'émotion.

Quant à Di Caprio, je le trouve mauvais dans ce film, manquant de charisme et surtout pas crédible. Peut être tétanisé de respect pour son mentor Scorsese, ses compositions de personnages tourmentés dérivent trop souvent la constipation avec fronçages de sourcils à la Tom cruise période top gun. Le pire sera dans les infiltrés où le moindre second rôle lui vole la vedette. Je précise que je l'ai trouvé très bon dans Blood Diamond.


Quant à la violence, elle est trop souvent montrée hors champ (le coup de massue que donne bill le boucher) ou est désamorcée par le montage épileptique (notement dans les batailles) malheureusement encore très en vogue aujourd'hui. En effet, la violence de Casino montrée en plan fixe et long est beaucoup plus puissante et traumatisante.
Pour la violence scènes de bataille , le trophée est toujours détenu par Braveheart pour son montage clair et sans concession.
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
Superfly
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Re: Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par Superfly »

Montage épileptique ? Dès qu'un plan ne dure pas 2mn on parle de montage épileptique :D
celia0
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Re: Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par celia0 »

Je parlais des scènes de bataille coco! Toute façon l'oeil s'habitue à tout. Tueurs nés qui faisait mal aux yeux à l'époque est reposant à côté de Michael Bay et autre quantum of solace.
Modifié en dernier par celia0 le ven. janv. 01, 2010 3:28 pm, modifié 1 fois.
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
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Re: Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par Superfly »

Oui j'ai bien lu ... :-D
bluesoul
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Re: Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par bluesoul »

Decouvert le film sur le tard (en 2005) malgre l'avertissement de ma petite femme.
:evil: Et d'abord t'y connais rien, c'est Scorsese, m...

Ben, a l'arrivee, c'etait balle de match pour elle car je me suis bien emm... pendant la duree Benhuresque du film.

Les +:
- la realisation que j'ai quand meme trouve plutot bonne et pechue
- les decors impressionnants, mais...
- les acteurs (Day-Lewis en tete, un DiCaprio bien hargneux, et Diaz ok)
- une histoire au final peu connue (et pour cause, pas tres glorieuse)
- la scene finale qui essentiellement lie l'Amerique moderne (et sa culture) a son histoire de violence et l'y fait prendre ses racines

Les -:
- essentiellement l'histoire est narree sous l'angle d'une vengeance et 167min ca fait quand meme long si la vengeance se limite au final a simplement "embrocher" son adversaire... (si je me rappelle) :roll:
- une histoire tellement marque par un miserabilisme qu'on croirait avoir affaire a une version Mad Max ou Orange Mecanique des Miserables de Hugo :mrgreen:
- les decors impressionnants, mais renforcant un miserabilisme assez irritant au final :x
- des acteurs inspires, mais qui reussissent a rendre antipathiques tous les personnages sans exceptions, qu'a la fin, franchement on se f... de se qui va leur arriver et souhaite qu'ils y passent tous... :roll:

Au final, le film est tellement anti-Hollywoodien que je me suis quand meme un peu demande le pourquoi de sa realisation.

En resume, bien foutu, mais un zero pointe au niveau de l'entertainment value, irritant et vaint. Un exercice de style inutile de la part d'un de mes reals favoris, donc GROSSE deception... :(

Je me joins a l'avis quand a Casino (1995) comme etant le summum de son art cinematographique, et peut-etre...sa fin... :cry:
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Grenouille arrogante
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Re: Gangs of New York de Martin Scorsese (2002)

Message par Grenouille arrogante »

Oh c'est pas mal quand même...
Je l'avais vu à sa sortie et j'avais trouvé ça pas mal sans plus. Je l'ai revu en DVD récemment et ça a quand même de la gueule. C'est imparfait mais ça a de la gueule.
Le plus gros problème reste Di Caprio qui ne fait pas le poids face à Lewis.
Mais ça reste quand même un grand film pour moi. Un grand film "raté", mais un grand film quand même.
Pour moi le dernier bon Scorsese. Mais bon, ça relation de travail avec Di Caprio, c'est vraiment pas terrible...
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