Le cinéma a souvent mis en scéne ces mondes post-apocalyptiques que parcourent un groupe de survivants en quête d'un Monde Nouveau. Damnation alley en fait partie mais contrairement à certains, il se laisse voir sans déplaisir même si Jack Smight ne fait qu'appliquer une recette maintes fois vue, accumulant toutes les ficelles du genre.
Si Damnation alley ne préche donc guère par son originalité, le film se rattrape par son esthétique, notamment ce magnifique ciel menaçant, rouge profond, chargé d'electricité sous lequel errent nos héros dans leur tout-terrain, le landmaster, sorte de char futuriste assez drôle

Au crédit du film également, ces animaux-mutants dont ces scorpions géants, amusantes transparences quelque peu désuettes mais ayant gardé un certain charme, vivant dans les déserts de sable de notre Terre ravagée.
Smight a recours à suffisamment de scénes d'action parfois virulentes pour ne jamais vraiment ennuyé et on retiendra entre autres l'attaque de la salle de jeux dans un Las Vegas en ruine.
Sans jamais vraiment se prendre au sérieux, le réalisateur arrose le tout d'une petite dose d'humour tant par le biais de quelques séquences que par ses personnages eux-mêmes.
On restera par contre bien déçu face au final, la découverte de cette Terre promise, à la fois mièvre, bien peu original et surtout trop idéalisé, qui vient casser tout l'interet que le film véhiculait jusqu'alors.
Damnation alley n'est en fait qu'une revisite futuriste du rêve américain. Nos survivants traversent l'Amérique d'Ouest en Est, parti d'un no man's land sauvage pour arriver à la verdoyance bienfaitrice d'un superbe lotissement de banlieue aux magnifiques pavillons et jardins, vision d'une Amérique parfaite, afin de repartir à zéro, nos conquérants étant comme par quelque hasard un ancien colonnel de l'armée américaine, un sympathique sportif fort bien musclé, une femme absolumment parfaite telle qu'on l'idéalise et un adolescent débrouillard.
On retrouvera un Jan Michael Vincent encore sexy en as de la moto et malheureusement pour Eric, un George Peppard grisonnant et décontracté, cigare aux lèvres, jouant avant l'heure son insupportable personnage de l'insupportable Agence tout risque, ici en colonnel bougon. Je hais Peppard!!

A leurs cotés, on reconnaitra Dominique Sanda et un Jacky Earle Haley chevelu encore tout ado jeune et frais, exhibant son petit torse d'ephébe.

Les survivants de la fin du monde, porté par la sympathique partition musicale de Jerry Goldsmith, est une plaisante série de Science-fiction estampillée années 70 qui toute conventionelle soit elle et malgré son final demeure encore aujourd'hui un agréable divertissement.