En Bretagne, une jeune fille s'inquiète car son fiancé est parti pêcher malgré la tempête qui sévit. Elle décide de faire appel à un tempestaire, un maître des tempêtes, capable de calmer le mauvais temps.


Le TEMPESTAIRE est l'avant-dernier film de Jean Epstein, à la fois réalisateur, théoricien du cinéma et expérimentateur. Il est en autre célèbre pour sa version de la chute de la maison Usher en 1928. On divise souvent sa carrière en deux partie. La dernière est consacrée à la Bretagne : Epstein, fasciné par la nature sauvage et l'aspect brut des côtes bretonnes, réalise des films à la charnière du cinéma documentaire et du cinéma stylisé. Le plus célèbre est FINIS TERRAE.

Evacuons tout de suite le point négatif : l'élocution des acteurs n'est pas très naturelle. Ceci s'explique par l'emploi de comédiens non professionnels (le fameux côté "ethnologue" d'Epstein).
LE TEMPESTAIRE est un court métrage (22 minutes) fantastique à la mise en scène très travaillée, aussi bien au niveau de l'image, que du montage et du son. On note l'utilisation du ralenti, de vitesse inversée, ralentis accélérés, arrêts sur image, plans muets, montage parallèle, etc. Tous ces effets, sont parfaitement utilisés. Associés au travail poussé sur le rythme, ils concourent à hypnotiser le spectateur.
A noter la très bonne partition expérimentale d'Yves Baudrier.


Vu sur le coffret Avant-Garde - Experimental cinema of the 1920s and '30s édité par Kino Video. Copie correcte mais malheureusement il y a des sous-titres anglais brûlés sur la pellicule.