OPERATION CROSSBOW de par son contexte se rattache au film de guerre pourtant, il s'en éloigne quelque peu et ressemble bien plus à un film d'espionnage. Récupération d'informations, envois d'agents infiltrés, sabotage dans un complexe militaire de taille imposante... Toutefois, la première partie du film adopte un côté factuel assez surprenant. Des troupes sur le terrain et sur le pied de guerre, nous n'en verrons pas vraiment. OPERATION CROSSBOW, c'est le dessous des cartes, les coulisses de la guerre. Reconnaissance aérienne, meeting de spécialistes, bombardement d'usines.... Le début du film s'avère un peu sec, semblant peu mouvementé, mais plutôt passionnant dans son déroulement et son approche "réaliste". L'homme qui tire les ficelles de l'opération Crossbow est incarné par Richard Johnson (LA MAISON DU DIABLE) avant que celui ne connaisse un destin moins anglais et plus transalpin (L'ENFER DES ZOMBIES, LE CONTINENT DES HOMMES POISSONS...). Militaire blessé, il poursuivra sa mission avec ferveur et détermination sans quitter l'Angleterre. Forcément, pour un héros de film, cela peut surprendre. Toutefois, le film regorge de personnages et plus particulièrement ceux qui vont être envoyé derrière les lignes ennemies histoire de mettre un terme à la menace des tirs de V1 et de V2. Parmi les trois hommes qui seront envoyés sous couverture en territoire occupé, il y a George Peppard (J'adore quand un plan se déroule sans accroc). Mais cette deuxieme partie du film refuse une nouvelle fois le glamour à la James Bond pour toujours nous surprendre de façon assez cruel. Le personnage de Sophia Loren esquisse une vague idylle avec George Peppard mais la mission n'attend pas. Et la belle heroïne sera mise de côté de façon très particulière dans une scène très surprenante.
Cette production britannique parait, aujourd'hui, éviter l'esbrouffe tout en proposant plusieurs passages spectaculaires (la terreur de Londres face à l'arrivée d'un V1, le silence qui précéde la sanction d'un V2, les essais allemands...). Les effets spéciaux ne sont pas toujours extraordinaire mais ils ne jurent pas dans cette superproduction aux airs austères. Michael Anderson emballe le truc avec son talent habituel et le scénario propose de sympathiques rebondissements toujours en restant dans un contexte profondemment "réaliste".
