
Curieux, j'étais persuadé qu'il y avait un sujet déjà consacré sur le forum.

De son enfance à la gloire, de ses victoires à ses blessures, de Belleville à New York, l'exceptionnel parcours d'Edith Piaf. A travers un destin plus incroyable qu'un roman, découvrez l'âme d'une artiste et le coeur d'une femme. Intime, intense, fragile et indestructible, dévouée à son art jusqu'au sacrifice, voici la plus immortelle des chanteuses...
Pour tout dire j'y allais à reculons (Olivier Dahan, Déjà Mort, La Vie Promise, Les Rivières Pourpres 2, Le Petit Poucet... aimé aucun de ces films jusqu'a présent)... mais ce film m'a un peu fait l'effet de prendre la place d'une sorte de "Raging Bull" dans la filmo de Mr Dahan. (toutes proportions gardées), tant il axe son film avec une certaine fascination communicative sur la déchéance physique de son personnage principal. Un angle prompt à faire pleurer dans les chaumières, car toujours mis en rapport avec une charge dramatique devant laquelle il est difficile de rester de marbre. (j'avoue que j'y suis allé de mon mouchoir, comme je pense 90% des spectateurs

Il faut reconnaître le joli effort de travail sur l'écriture qui rompt avec le côté linéaire et ronron de la plupart des biopics, un jeu perpetuel sur le temps gorgé d'inspiration, et un effort tout particulier à renouveller les situations obligées. Et ca marche à plein régime.
On pourra reprocher evidemment au film de s'apesantir essentiellement sur le côté misérabiliste de la vie de l'artiste, au détriment de son éclat sur scène, mais c'est un choix tenu dès les premières images du film qui finalement nourri le film d'émotion aux endroits clés les plus nobles : quand elle est sur scène justement. L'adhésion au choix est donc total de mon côté! De la mythologie pure!
La photographie (en scope remarquable) de Tetsua Nagata, à la fois crue, lumineuse, froide s'adapte à toutes les atmosphères en appuyant toujours les tons les plus opérants : un bonheur des yeux.
Côté interprétation, Marion Cotillard est juste :

Epoustouflante de rigueur, elle fout des frissons, la caméra ne lui fait aucun cadeau traquant le moindre faux pas, qu'elle esquive comme une Grande, incroyable ce qu'elle arrive à exprimer lors du final et ce qu'elle a dans les yeux a ce moment là, un travail de composition rare et puissant. Elle n'est jamais ridicule et tient son rôle de bout en bout avec un applomb hallucinant.
Pour le reste de la distribution, un sans faute. Mention spéciale à Emmanuelle Seigner en fleur de trottoir. Je me serai passé de Jean-Paul Rouve, mais on ne peut pas tout avoir.
Le film a de la classe, de la race, de l'élégance, il est onirique, positivement populaire... vraiment à voir.
Je serai désormais moins médisant avec Olivier Dahan.
