L'un des plus beaux films de James Ivory, qui se trouve ici au summeum de sa carrière. Une adaptation de E.M Forster (dont il avait déjà adapté avec Ruth Prawer Jhabvala - Chambre avec Vue et Maurice), produite en collaboration avec Ismail Merchant.
Avec les habitués : Helena Bonham carter, Simon Callow, James Wilby, Susie Lindeman, Mark tandy, Richard Robbins à la musique -qui a des accents de Maurice, d'ailleurs... et aux premières loges, Emma Thompson, Anthony Hopkins, Vanessa Redgrave, Samuel West et Jemma redgrave.
Ruth Wilcox (Vanessa Redgrave) se lie d'amitié à avec margaret Schlegel (Emma Thompson). Avant de mourir, elle lui lègue sa maison d'Howards End. Ecrit sur son lit de mort, le legs est déocuvert par la famille de Ruth (son mari Anthony Hopkins, James Wilby...) et ils décident de ne jamais faire savoir cet état de fait. Quelques temps après, M. Wilcox rencontre Margaret et finalement la demand en mariage.
Beaucoup de grâce, une direction d'acteur impeccable (Oscar largement mérité à Emma Thompson), une mise en scène remarquable de précision et de détails qui abondent. Sous la surface, les trahisons sociales impitoyables, les coups bas. La bourgeoisie anglaise prise entre la rigidité de son comportement et le refus de la mixité sociale... Anthony Hopkins incarne en ce sens à merveille toutes les contradictions du roman - et du film.
La confusion des sentiments se croise avec ce que Forster a toujours aimé faire, à avoir brouiller les pistes des castes sociales britanniques. La soeur de Margaret (Helena Bonham carter) tente d'aider un jeune clerc d'assurance marié (Saluel West) tout en tombant petit à petit amoureuse. Alros qu'elle s'estfaite jeter par un homme de sa même sphère sociale (...un Wilcox, justement). Pas d'avenir si l'on reste entre les siens? Sans risque pris, pas de connaissance, pas d'ouverture sur le monde. Tout comme Mrs Bast qui croit reconnaitre en M. Wilcox un amant de passage lorsqu'elle était plus jeune. Impossibilité de joindre le peuple et ses dirgieants, hormis des rencontres fortuites et hors des yeux publics.
Ceci est magnifié par un sens visuel extraordinaire -n'ayons pas peur des mots-, la photographie touchant pas instant au sublime (lorsque M. Bast marche à la tombée du jour dans la campagne, p.ex). En tous les cas, un spectacle d'une beauté formelle que James Ivory n'atteindra pratiquement plus jamais, Les vestiges du jour mis à part.
Le film était sorti en copies 70mm en France, qui étaient d'une beauté magnifique. Ce fut d'ailleurs, à ma connaissance parmi les derniers gonflages 70mm qui eurent lieu en France (voire le dernier?)
Vu sur la VHS PAL anglaise de chez Curzon. 2.35:1, 2H07, stereo. une copie splendide!
Retour à Howard's End - James Ivory (1992)
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Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Je ne pense que pas qu'adapter E.M Forster soit du rabachage de thèmes romanesques. Forster, et Ivory d'ailleurs, emprunte au roman anglais du début du XXe siècle le decorum pour mieux y pointer les insuffisances de la société anglaises et ses contradictions.
Quant à l'académisme, je ne suis pas d'accordavec ton interprétation. De voir l'utilisation du montage (notamment dans les scènes clés comme celle dde l'explication entre Hopkins et Thompson) avec la série de fondus au noir coupant volontairement leur dialogue, il y a un rythme et une précision dans la mise en scène qui ne laisse transparaitre , à mon sens, de respect de règles conventionnelles. Qu'il s'agisse de narration ou de dépiction de cette société dont le film parle. Le bris du carcan victorien et de son héritage n'est quand meme jamais aussi bien décrit que par Forster et visuellement par Ivory.
Quant à l'académisme, je ne suis pas d'accordavec ton interprétation. De voir l'utilisation du montage (notamment dans les scènes clés comme celle dde l'explication entre Hopkins et Thompson) avec la série de fondus au noir coupant volontairement leur dialogue, il y a un rythme et une précision dans la mise en scène qui ne laisse transparaitre , à mon sens, de respect de règles conventionnelles. Qu'il s'agisse de narration ou de dépiction de cette société dont le film parle. Le bris du carcan victorien et de son héritage n'est quand meme jamais aussi bien décrit que par Forster et visuellement par Ivory.
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Re: Retour à Howards End - James Ivory (1992)
Revu sur le Blu Ray Criterion (qui est matière à débats, apparemment). Pour moi : c'est un excellent boulot à tous points de vue! La photographie de Tony Pierce-Roberts y apparait exceptionnelle (quelle capture des sources de lumière et quelle restitution!), le mixage sonore (DTS HD MA 5.1) ne sombre pas dans la surexploitation des canaux et la démésure, bien au contraire. Non, vraiment : une splendeur.
Le film reste pour ma part un monument, un moment de cinéma exceptionnel, une magnifique vision sur les distinctions de classe sociale. Un monde en train de mourir (celui d'Anthony Hopkins) et un autre qui émerge (les soeurs Schlegel) - prenant soin selon leurs propres moyens, d'utiliser la classe ouvrière à leurs fins. Un maitrise du discours cinématographique, une direction d'acteurs imprenable : Emma Thompson y est remarquable dans son jeu d'actrice, ça m'a apparu encore plus flagrant pendant cette nouvelle vision. Hopkins ambigu, Wilby vil et ignoble. Un film au final très sombre dans son ton. Exceptionnel à tous les niveaux.
Le film reste pour ma part un monument, un moment de cinéma exceptionnel, une magnifique vision sur les distinctions de classe sociale. Un monde en train de mourir (celui d'Anthony Hopkins) et un autre qui émerge (les soeurs Schlegel) - prenant soin selon leurs propres moyens, d'utiliser la classe ouvrière à leurs fins. Un maitrise du discours cinématographique, une direction d'acteurs imprenable : Emma Thompson y est remarquable dans son jeu d'actrice, ça m'a apparu encore plus flagrant pendant cette nouvelle vision. Hopkins ambigu, Wilby vil et ignoble. Un film au final très sombre dans son ton. Exceptionnel à tous les niveaux.
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