SWS nous avait presenté la sortie du DVD recemment
, voila le topic... 
Nenè: Devenu fou aprés avoir fait l'amour à 7 ans, l'enfant s'auto-detruit...
Samperi s'est engagé en 77 dans la voie ouverte par La maladolescenza et ses adolescents-enfants faisant ouvertement l'amour, L'immoralità et La gamine et leurs amours pedophiles et met donc en scéne Nenè.
C'est dans l'Italie de l'aprés-guerre, en plein chaos politique et social, écrasé par le conservatisme et dirigé de main de fer par l'Eglise que vivent les parents du petit Ju, une mère soumise et battue mais dévoué à son mari, homme avare, autorité mâle toute puissante qui régne la trique à la main dont il se sert régulièrement- Samperi nous offre d'ailleurs une séquence de correction filmée au ralenti sous les cris de douleurs de la jeune soeur de Ju- Comme Eric adore les fessées severes
.C'est ce décor campagnard et cette maison jadis magnifique mais aujourd'hui croulante dans laquelle, pingre qu'il est, il oblige sa famille à rester non loin d'une serre abandonnée où se réfugient les anciens partisans aujourd'hui considérés comme rebuts du pays.
Dans cet univers, il y a Ju, 7 ans, petit garçon incompris de cette famille qui se veut déjà homme et s'interesse aux choses de la vie afin de se sentir exister et se donner une certaine importance dans un monde d'adultes dans lequel il ne trouve qu'incompréhension.
Pourtant, Ju est toujours un enfant, pur et innocent, jouant à homme/femme en se cachant le zizi devant son miroir, tentant de comprendre ces differences qu'on ne saisit pas encore à cet âge.
Tout va changer à l'arrivée de sa cousine Nenè, 15 ans, orpheline, venue vivre chez eux. Nenè est une adolescente mature, décidée à s'amuser et vivre sa vie malgré l'autorité de son oncle et les pleurs de sa tante. Nenè n'est plus une enfant, elle est déjà presque une femme.
Si elle tombe vite amoureuse du jeune Rodi, un ex-partisan mulâtre, elle ne se sent pourtant pas encore prête à se donner à lui et lentement elle jette son dévolu sur l'enfant.
Si au départ on joue au docteur, elle l'invite rapidement dans son lit décidée à faire son éducation sexuelle malgré ses 7 ans.
Samperi se laisse alors aller à quelques audaces scénaristiques parfois osées dont une fellation.
Nenè se masturbe devant lui, l'invitant à la peloter, lui expliquant ce qu'est le plaisir solitaire avant de tenter de lui faire l'amour. Si Ju finit par quitter la couche, lasser par ce jeu qu'il ne comprend pas encore, leur relation va prendre vite un tournant dramatique.
Déjà incompris par sa famille, déçu des adultes en général, Ju, attisée par les jeux inconscients de sa cousine et par la relation privilégiée qu'il a avec, tombe amoureux d'elle jusqu'à ne plus vouloir la partager surtout pas avec Rodi.
Ju, jaloux, seul, souffre en silence et l'attitude de Nenè n'arrange rien. Si elle lui repète qu'il n'est qu'un enfant et elle une femme, elle continue à jouer avec lui, ne s'apercevant pas de la souffrance de l'enfant qui grandit chaque jour et le brise.
Il devient alors son confident intime et elle est son jouet, s'offrant à ses désirs de petit enfant se voulant homme jusqu'à lui faire toucher son sexe emprisonné dans une ceinture de chasteté et acquiescer à sa demande de fellation, comme celle que faisait sa mère fouettée à son père lorsqu'il les observait.
Samperi ose alors une scéne aujourd'hui impensable au cinéma mais qu'hier seule l'Italie pouvait imaginer, cette fellation sous couverture entre une adolescente et un bambin.
Se sentant aimé et homme mais de plus en plus déstabilisé par ces jeux troubles et malsains, Ju va sombrer jusqu'au terrible drame le jour où l'Italie perd tout espoir de renouveau aux elections et que son père surprendra Nenè faisant l'amour à Rodi, mulatre, fils de bête. Sauvagement battue et humiliée sous les yeux de l'enfant devenu fou, Ju détruira toute sa vie...
Nenè c'est le drame d'un enfant incompris, incompris de sa famille, une famille prise dans la tourmente d'un pays en plein chaos à la sortie de la guerre et qui va chercher ailleurs ce qu'il n'a pas et qu'il aimerait comprendre, ces choses de la vie qu'on dit interdites et blasphematoires mais qu'il observe et entend parler, ses femmes qui sont soit malheureuses soit putains, des truies.
C'est sa maitresse d'école, femme mille fois cocufiée et désenchantée à qui il aimerait faire l'amour s'il était grand car il la trouve belle et intelligente pour enfin la voir heureuse, c'est sa cousine, belle et gentille qui le traite en homme et l'ecoute tout en lui faisant son éducation sexuelle mais c'est aussi sa mère, femme malheureuse et soumise et surtout son père, autorité male qu'il deteste et jalouse, symbole de l'interdit et du mensonge comme le prêtre et ses sermons qui interdit le sexe au nom de Dieu tout puissant.
Nenè, c'est le drame d'un enfant terriblement seul qui ne sait plus qui il est, coincé entre ce qu'il est et aimerait déjà être dans un pays qui ne sait plus où il va, emporté par le chaos politique, écrasé par un conservatisme extrême, dirigé de main de fer par l'Eglise toute puissante.
Nenè c'est aussi l'inconscience de l'adolescence et de ses jeux dont on ne voit pas la portée et qui mène au drame ineluctable.
Samperi signe un film émouvant qui méle la comédie italienne traditionelle qu'on retrouve par petites touches et le drame adolescent. On y retrouve tous les thèmes du cinéma italien d'alors.
Bercé par les guitares et les mandolines où se greffent quelques airs d'opera et de chants gregoriens, Nenè bénéficie d'une belle photographie qui met en valeur ce décor campagnard, cette maison croulante et cette serre.
Si Samperi tente quelques scenes cruelles- la correction au ralenti de la soeur de Ju, la destruction finale- et quelques audaces coquines
dont la masturbation de Nenè et surtout l'incroyable fellation de Ju, jamais le film n'est graveleux ou choquant car cette fois contrairement à La gamine ou La maladolescenza qui filmaient la nudité complaisante des enfants en parcourant leur corps et leur intimité, Samperi a choisi la carte de la pudeur, Nenè étant totalement dépourvu de scenes de nu ou de séquences sulfureuses. On reste dans la legereté de l'innocence malgré l'aura sulfureuse de l'histoire et la tentative audacieuse de certains plans.
On saluera l'interprétation du tout jeune et édenté
Sven Valsecchi, 7 ans alors, parfaitement à l'aise dans la peau de ce bambin, etonnant de naturel. A ses cotés, la specialiste, la plus cochonne des fausses adolescentes, une vicieuse du ciné trash italien, la Fani et sa touffe imposante
, est une Nenè impetueuse.On saluera aussi la prestation de la Senatore, ici en mère soumise et dévouée, loin des roles qu'elle interprétait alors montrant à quel point elle pouvait avoir du talent sans pour cela se déshabiller.
On remarquera l'apparition d'Ugo Tognazzi en electeur désillusionné, emouvant dans son discours final.
Nenè, petit film aujourd'hui oublié à qui sa sortie DVD donnera peut être une seconde chance, reste une curiosité pleine d'emotion pour tout ceux qui affectionnent un certain cinéma Trash italien, celui de toutes les audaces, petit trèfle du Teensploitation all'italiana, ce genre de film qui aujourd'hui serait impensable de réaliser
Demain Eric vous conte les deboires du film en Italie et les raisons de son cuisant échec en salles.
Le corbeau qui a 7 ans sucait des Chupa Chups à la fraise!!
