
Au début des années 40, une unité de bombardiers américains stationnée en Angleterre se voit confiée la difficile tâche d'assurer des bombardements en territoire ennemi... en plein jour, avant d'être plus précis ! Une tâche extrêmement ardue. Les pertes deviennent de plus en plus élevées, et le général responsable de cette brigade finit par craquer. Il est remplacé par le général Frank Savage qui, afin de limiter les pertes, impose un règlement et des entraînements très rigoureux. Il devient si impopulaire que tous les pilotes demandent à être mutés...

L'accroche...


"Un homme de fer", c'est du grand, du gros film de guerre hollywoodien. Avec, évidemment, ce que cela implique de clichés, avec la lopette qui va devenir un homme, les garçons partant trop tôt au combat, etc. Mais le film a néanmoins d'autres atouts. D'abord une belle réalisation de Henry King. On a ainsi ce prologue ou, 7 ans après les batailles, un personnage revient sur l'aérodrome alors abandonné, puis réentend les voix et les bruits d'alors tandis que la caméra s'éloigne élégamment, et nous fait voyager dans le temps... Un étonnant plan-séquence qu'un Spielberg ferait vraisemblablement de manière très proche aujourd'hui... Le film est bien entendu spectaculaire avec ses vols de B-17, ses escadrilles de forteresses volantes, et en particulier une des plus célèbres cascades aériennes d'Hollywood : l'atterrissage d'un gros B-17 sur un terrain d'herbe, sans train d'aterrissage, emportant sur son chemin quelques tentes et accessoires. Ca doit quand même sécouer !
Le générique annonce que les séquences de batailles aériennes ont été faites à partir de docunments d'époque authentique, filmé durant la guerre. Pour être précis, il n'y a en fait qu'une seule scène de bataille, qui arrive aux trois quart du film, et qui comporte effectivement des plans réels, facilement identifiables, d'explosions d'avions, d'éjection de parachutiste, de bombardements (sur des villes européennes - très impressionnants, on comprend pourquoi certaines villes ont été reconstruites de A à Z après la guerre)...
Mais plus qu'à la bataille, le film s'intéresse à la vie de ce camps aéronautique, en se focalisant en particulier sur des détails documentaires donnant pas mal de vie au métrage : l'attente des technciens sur le tarmac une fois les avions partis, le décompte des avions au retour... C'est aussi un film qui appuie beaucoup sur les dommages psychologiques de la guerre : jusqu'où un homme peut aller sans craquer ? Et en particulier pour les officiers, qui envoient à la mort des gens qui, petit à petit, deviennent comme leurs amis, leurs enfants, si bien qu'ils finissent invariablement par péter les plombs sous le poids de la responsabilité. C'est sans doute un des intérêts de ce film de montrer la frontière très mince qui sépare l'"héroisme" et la dégueulasserie en temps de guerre, qui ne cherche pas à nous rendre forcément son personnage principal sympathique, mais qui nous décrit bien les dilemnes auquel cet officier est confronté...

Du bon cinéma américain, solide donc... Il existe en zone 2 français chez Fox, sans bonus. Le zone 1 est aussi fourni sans bonus, ce qui est dommage, vu que c'est clairement le film qui appelle une grosse interactivité au vu des personnalités ayant participé au film et de ses liens avec l'Histoire de la seconde guerre mondiale. Il passe en ce moment sur Ciné Cinéma Classic, dans une belle copie 1.33 noir et blanc, excellente VM mono d'origine - le film avait gagné un oscar du meilleur son, bien mérité...