Un'ombra nell'ombra fait partie de ces petits films traitant de satanisme qui sortirent à la fin des 70s et se fondirent vite dans l'anonymat.
On est face ici à une confrérie de sorcières qui tentent de se révolter contre Lucifer lorsqu'elles réalisent que leurs enfants sont à sa merci. L'un d'entre eux, la jeune Daria, a été choisie par Lucifer comme héritière.
Voilà une étrange série plutôt lente et monotone mais possédant un certain charme qui reprend le thème classique de l'enfant du Diable et de l'Antechrist.
Il fait par bien des aspects penser à To the devil a daughter ne serait ce que par sa jeune heroine, la Kinski étant ici remplacée par la bovine Lara wendel.

Et force est de reconnaitre que le principal interet du film provient de sa présence.
Profitant du scandale de La maladolescenza sorti l'année précédente et de son statut de nouvelle nude child star, Carpi se plait à afficher les formes nubiles et déshabiller la Wendel, filmant sa grosse touffe noire, la nubile enfant n'étant guère avare de ses charmes encore tout neufs. Ceci apporte cette si jouissive petite touche d'indécence italienne qu'on aime tous.

Son jeu de comédienne est par contre plutot limité, la boursoufflée adolescente se contentant de froncer les sourcils et faire la moue en hurlant des insultes à sa mère dépassée par les pouvoirs magiques de sa fille.
Ce coté monolithique, cette passivité n'est certes jamais effrayante mais apporte pourtant quelque chose d'inquiètant à son personnage ce qui ici peut paraitre contradictoire.
Finalement, pour Carpi, la prise de conscience de Daria quant à ses origines et ses pouvoirs est montrée ni plus ni moins comme une simple crise d'adolescence, l'enfant passant son temps à défier sa mère, lui répondre, l'insulter et être une odieuse peste pour son entourage scolaire.
Innofensif donc même si au détour de quelques scénes elle se fait dérangeante notamment par le biais de certains dialogues oscillant entre le ridicule et le melodramatique qui font leur tout petit effet.
Hormis cela, on a bien du mal à croire à cette histoire d'Antechrist souvent stupide, de mères-sorcières rebelles s'inquiètant soudainement pour leurs enfants où Carpi utilise toutes les ficelles du genre (bougies, pentogrammes, rites sataniques, discours ésotériques bas de gamme...)
Les acteurs, tous ex-gloire du cinéma transalpin, semblent halluciner dans la peau de leur personnage, Ian Bannen en tête en joueur d'échecs alcoolique et proxénéte, l'ex-bellatre fortement membré John Philip Law en prétre exorciseur dépassé entourés de biens décoratives victimes roulant toutes des yeux ébahis dont Irene Papas, Valentina Cortese où l'americaine Anne Heywood dont le réalisateur filme rapidement la nudité lors du combat maléfique entre elle et sa fille sans oublier la Mell qui sortait d'un autre diablerie L'osceno desiderio / Desir obscene d'un pénis dont je vous ai dejà parlé ici même.

Carpi apporte volontairement ou non une note trés 70s à son film, un rien kitch comme ces danses rituelles renforcée par la presénce furtive d'un Lucifer en col roulé joué par le bellatre du SS movies Ezio Miani bien peu crédible.
Par tous ces aspects le film n'est jamais vraiment ennuyant malgré son n'importe quoi, il reste une gentillette distraction d'où émane une petite aura insidieuse aidée en cela par la bande-son trés synthétique signée S. Cipriani évoquant parfois les Goblins.
On retiendra également le final ne cédant cette fois à aucun happy end, Daria, plus forte que jamais, se faisant déposer en taxi devant le Vatican, prête à s'attaquer aux glorieux jours du régne papal.

Voilà qui apporte la cerise sur le gateau à cette délirante curiosité où l'amateur reconnaitra brièvement toute une panoplie de cochonnes, de la bonne pecore parmi les plus goulues dont la Viviani, les deux plus sales de toutes la Funari et la Webley ou encore la D'Aunia, egerie trash de Mattei.
Le corbeau qui se damnerait pour un petit puceau!!
