
Thomas aime Caroline, quadragenaire mère d'un enfant de 12 ans, Greg. Mais le jeune homme est dechiré par sa sexualité, incapable de choisir entre l'heterosexualité et son homosexualité.
Souffrant de la situation, il se perd dans une vie dissolue, partageant Caroline entre ses amours masculines et une jeune pute gerontophile.
A la mort de Caroline, Thomas cherche à adopter Greg, mis à la DASS. Devant le refus de la justice, Thomas enleve l'enfant et l'emmene avec lui où il va partager sa débauche...
In extremis ce n'est plus ni moins que l'auto-destruction d'un jeune homme déchiré entre les choix d'une vie qu'il ne controle pas, la difficulté de vivre une vie qu'il n'assume pas.
Bisexuel, il ne peut refouler ses pulsions homosexuelles qui le rongent et l'empechent de vivre correctement sa relation avec Caroline.
c'est le malaise profond d'un être incapable de trouver son identité sexuelle, la faiblesse et la fragilité que cela entraine.
Pour mieux oublier et pouvoir vivre ces envies interdites, il se perd dans les milieux glauques de drague homosexuelles, les boites et autres sex parties se livrant à la débauche et l'inevitable tryptique sexe, alcool, drogue sans jamais pouvoir trouver le bonheur recherché.
C'est l'illusion, l'ivresse de la debauche et de la nuit, les amours passagers comme celui qu'il vit avec Vincent, jeune oiseau de nuit qu'il partage avec une amie, prostituée.
La mort de Caroline et la mise à la DASS de l'enfant sera pour lui le point de départ d'une longue descente aux enfers.
A ce stade, In extremis ce n'est pas l'amitié mais l'amour d'un enfant pour quelqu'un qu'il considère comme son père. C'est le douloureux combat contre la justice où se pose la question: peut on être père ou mère tout en étant soit prostituée soit gay ou bi?
L'amour plus fort que tout, l'amour au delà de la raison et surtout le choix d'un enfant ne suffit il pas?
Cela devient alors un beau film sur l'amour, celui qui lie un jeune homme et un enfant, celui pour qui on renverserait des montagnes jusqu'à être capable du pire. C'est la détresse, celle de l'enfant et celle de Thomas incapable de se raisonner, luttant contre ses démons et ses tendances gay qui le submergent.
Fragilisé par ces démons et cette vie qui le détruit, ce dur combat pour la garde de Greg le perd encore plus. C'est alors le desespoir d'un homme, le tourbillon de l'auto-destruction contre lequel on ne peut lutter, qui submerge et annihile toute volonté.
Thomas réalisera toute l'horreur de sa vie lorsque l'enfant le cherchant desesperemment le retrouvera dans une cave à sexe au milieu d'une orgie, corps nus et masqués, carnaval lubrique où les êtres s'entremèlent et s'enlacent obscènes, stroboscopés, où flashent fellations et sodomies sauvages.
Surpris en pleine sodomie par l'enfant, ce sera pour Thomas le point de non retour.
Dans ce marasme, Faure tente pourtant une lueur d'espoir, celle de l'amour triomphant où au milieu de la nuit et ses perversion succède la mer et ses flots bleus, l'amour pour cet enfant qui lui fera voir le reflet de sa vie, trouvant enfin cet équilibre et cette force pour enfin avoir une vie normale.
Mais justice et destin en décideront autrement et seule la mort tant physique que psychologique sera au rendez-vous.
Outre un film sur la difficulté de choisir sa sexualité et le traumatisme psychologique et interieur qui en découle, Faure signe une oeuvre magnifique sur l'auto-destruction et le suicide interieur d'un jeune homme fragile se battant contre lui même et contre le système.
In extremis c'est aussi une vision de notre société et ses lois souvent infamantes, l'injustice d'une justice qui s'octroie le droit de choisir, faisant fi des sentiments et de l'amour des êtres et du mal que cela peut engendrer.
Avec grande pudeur, Faure montre l'itinéraire de ce jeune homme car par delà la dureté du propos, jamais il ne se fait obscène, étalant ce qu'il faut de nudité.
Amours heteros, amours homo, triolisme, débauche, jamais cela n'est graveleux mais toujours beau malgré le sordide dse situations.
Faure s'autorise juste quelques scénes osées dont la fellation sous coke dans la cage d'escalier entre Thomas et Vincent

Choquant ou dérangeant pour certains, Eric applaudit l'audace de Faure d'avoir tourné une telle scéne de nos jours.

Bouleversante est la scene qui suit, poignante, tragique, le visage déconfit, le maquillage dégoulinant, jeune travelo ruisselant, créature déchue, hurlant tel un loup en s'enfuyant dans la nuit, réalisant l'horreur de la vie, avant de se jeter dans une fontaine comme pour mieux se laver de toute cette saleté, séquence répétée comme un ricochet infernal.
Dans les roles principaux, outre Jean Claude Brialy, la Depardieu et la Boisson-ex-star d'un certain cinéma erotique francais, on retrouvera le jeune ephèbe Aurelien Wiik




Et surtout MON Sebastien Roch, l'ex Cri-cri d'amour d'Helene




Sans oublier l'enfant, le jeune Jeremy Sanguinetti, etonnant de justesse dans ce rôle difficile.
In extremis, flirtant avec L'homme blessé de Chereau, est un tres beau drame contemporain où Seb pourrait être le personnage qu'y interprétait Anglade alors.
Le corbeau qui adore chanter Les sucettes à l'anis dans sa cage d'escalier!