Ayant appris par hasard la préparation d’un important kidnapping sur la région de Milan, Renato, un tout petit caïd vivant en France depuis plusieurs années, décide de revenir au pays et de doubler les kidnappeurs professionnels afin d’empocher la rançon. Mais il lui faut avant réunir son ancienne bande.

Ultime film de Luciano Ercoli, cette comédie policière est un sympathique petit divertissement un peu plus fin que la grosse farce à laquelle je m’attendais. D’un tel sujet, alors brûlant d’actualité en Italie, Monicelli ou Risi auraient sans doute tiré quelque chose de plus mordant, de plus noir, de davantage ancré dans le contexte socio-politique de l’Italie de l’époque (à la défense d’Ercoli, disons que Monicelli et Risi ne bossaient pas non plus avec les mêmes scénaristes). Mais, sans être d’une grande subtilité – on reste quand même constamment dans le registre de la caricature – La Bidonata s’avère une comédie très plaisante à suivre.
Les acteurs s’amusent visiblement bien dans des numéros attendus mais toujours savoureux, en particulier lorsqu’ils sont, comme ici, portés par des dialogues enlevés. Le film lambine peut être un peu par endroit (le numéro de cabaret ringard du début aurait pu être écourté, la séquence de la filature est un brin longuette) mais ce temps supplémentaire passé en compagnie de ce quatuor de bras cassés a au moins le mérite de leur octroyer quelques points de plus d’humanité, rendant ainsi l’ensemble encore plus attachant. A 2, 3 gros gags bébêtes près, tout cela tient donc plutôt bien route et m’a finalement vaguement rappelé – en moins irritant tout de même – un film français de la même époque au sujet similaire : Le Grand escogriffe de Claude Pinoteau.
Pour ce que j’y connais, la copie présentée par NoShame est de très bonne qualité. En revanche, le film se bloque chez moi aux alentours des 1h04-1h07. Je l’ai essayé sur deux lecteurs différents et l’anomalie se répète. Cela vient sans doute de mon DVD.
NoShame propose un petit doc intitulé Back to life en bonus. Il s’agit d’une interview de Sergio D’’offizi dans laquelle on apprend que le film n’est jamais sorti en salles, sans que D’offizi ne sache vraiment pourquoi, et même si le kidnapping – bien réel celui-ci – du producteur du film, Niccolo De Nora, est généralement la raison évoquée à cette mise au placard. Ce doc m’a laissé sur ma faim. On aurait aimé en savoir plus sur ce kidnapping, et notamment sur le dénouement de celui-ci. Et puis sur les 9 minutes qui lui sont imparties, D’offizi trouve le moyen de répéter 2 fois les mêmes choses. Enfin, ça reste toujours mieux que rien, et on a quand même droit à quelques petites infos sur Ercoli, sa personnalité, son background.