Déjà disponible en DVD depuis quelques temps déjà, la Fox ressort le film de Robert Wise le 5 juin avec un contenu largement amélioré...
-Audio Commentary by Director Robert Wise and actors Candice Bergen, Mako & Richard Crenna
-Isolated score and FX with commentary by Music Producer Nick Redman, Film Music Historian Jon Burlingame, Screenwriter and Film Historian Lem Dobbs
-Roadshow Version Feature
-Robert Wise Roadshow Intro
-Richard Zanuck Roadshow Intro
-"The Making of Sand Pebbles" Featurettes
-Steve McQueen Remembered
-Robert Wise In Command
-China 1926
-A Ship Called "San Pablo" - Narrated by Richard Attenborough
-The Secret of the "San Pablo" - Narrated by Richard Crenna
-Radio Documentaries Narrated by Richard Attenborough
-Radio Spots
-Theatrical Trailer
-Still Galleries
-MAD Magazine's The "Sam Pebbles"
Un film de guerre (quoi que ?) hautement recommandé où l'on suit le dernier voyage d'une canonnière sur les eaux du Yang-tse dans les années 20 alors que la Chine connaît une révolte contre les étrangers colonialistes.
Couronné par le triomphe public inouïe de "La mélodie du bonheur", Robert Wise peut tout se permettre. Il décide de s'orienter vers un film d'aventures sur fond de colonialisme. Et pour être encore plus exact : d'intervention militaire en Asie sur fond de guerre de décolonisation... Alors que la guerre du Vietnam bat son plein !
Le discours de "La canonnière du Yang Tse" est alors bien plus prudent que "Les 55 jours de Pékin" qui était totalement pro-occidental. La tentation héroïque américaine y est brocardée, mais surtout le film pose à de nombreux moments la question : "Quand est-il bon, ou non, pour les USA, d'intervenir dans les affaires des autres pays ?" Question à laquelle sera confrontée plus qu'à son tour le commandant joué par Richard Crenna.
Un film idéologiquement prudent donc, interrogatif plus que catégorique... ce qui lui valut curieusement d'être brocardé par les deux camps (les pro et anti guerre du Vietnam) !
Avec un titre comme "La canonnière du Yang Tse", on est en droit de s'attendre à un film de guerre scandé de scènes d'action. Mais là aussi, on s'éloigne des "55 jours de Pékin" et ses fréquentes batailles épiques. Ici, il faut attendre deux heures avant de voir arriver des scènes d'action. Une seule s'avère réellement spectaculaire (le barrage) ; mais Wise ne donne jamais dans la complaisance. Le message est clair : la guerre, c'est moche, c'est fratricide, c'est sale...
En fait, "La canonnière du Yang Tse" n'est pas tant un film de guerre qu'un film d'aventures sérieux, décrivant la vie de marins à bord de leur canonnière inutile et désuète, arpentant les fleuves d'un pays basculant petit à petit dans la guerre civile. Enormément de temps est consacré à dépeindre les relations entre personnages occidentaux et asiatiques : les péripéties entourant le moteur et le bateau, l'histoire d'amour entre le marin joué par Richard Attenborough et la prostituée interprétée par... Emmanuelle Arsan ! (passage un peu gnangnan, point faible du film pour moi)... La splendeur et l'ampleur de la mise en scène est constante. Wise ayant tourné ses extérieurs réellement en mer de Chine, à Hong Kong et Taiwan, l'impression d'authenticité est toujours frappante dans les paysages verdoyants et les larges fleuves parcouru par la canonnière.
"La cannonière du Yang Tse" est donc un film ambitieux, se prenant très au sérieux, indiscutablement mis en scène par un perfectionniste ayant un indéniable sens de l'image cinématographique forte. C'est aussi un film qui décontenance un peu par sa manière de prendre à rebrousse-poil (délibérément) les standards du film de guerre hollywoodien. Parfois, cela fonctionne bien (l'arrivée de Steve McQueen, la réparation du moteur, la bataille du barrage, la quasi-mutinerie) ; parfois, on reste dans un paternalisme discutable (le personnage de Mako) ou dans des conventions mélos hollywoodiennes (la prostituée). Du grand spectacle solide et ambitieux, un divertissement luxueux, malgré ses faiblesses...
Vu sur la première édition FOX française sortie en 2002, qui propose une copie tout à fait honorable, en dépit de quelques saletés anecdotiques et de rares traces de edge enhancement. Fourni un mixage 4.0 correspondant sans doute à celui de la copie 70mm d'époque. Un peu sec, et un peu "ping pong" dans la répartition des dialogues qui ont tendance à se ballader ; mais très correct quand même... Depuis, le film est ressorti en édition spéciale 2 dvd (cf. premier message), et surtout en bluray.
Tout à fait, c'est la version sortie en salles classiques qui est sur le bluray, et non la version "Road Show" plus longue de six minutes.
Dans l'édition dvd collector, on trouve bien cette version longue "road show" (utilisée pour des projections exceptionnelles), mais uniquement en tant que bonus de la version standard ; la "vraie" version étant donc toujours la version courte, semble-t-il...
