A la fin du XIXème siècle, la boxe, c'est des types qui se foutent sur la gueule de manière peu raffinée (si tant est que l'on puisse se taper dessus de façon raffinée). James J. Corbett sera donc celui qui marquera un tournant en instaurant une nouvelle ère de la boxe pour l'imposer comme un sport "noble". Il est d'ailleurs assez intéressant de voir que la caméra de Raoul Walsh s'attarde souvent sur le jeu de jambe du boxeur pour nous montrer sa mobilité et sa technique plutot que s'axer exclusivement sur les pains dans la gueule. Jeu de jambes que l'on pourra trouver un peu inexistant sur la plupart des grands films de boxe qui vont suivre. Ici, c'est aussi et surtout pour démarquer la différence entre les combattants. D'un côté Corbette, extrèmement mobile et technique affronte des boxeurs puissants mais lourdauds (ce qui ne les rend pas moins dangereux). Les combats du film sont d'ailleurs manifestement executé par Errol Flynn lui même (difficile de truquer des plans) ce qui est plutot impressionnant tant l'acteur semble maitriser l'art de la boxe. A cet effet, les combats se derouleront dans differents lieux et l'un deux prendra place sur une barge au milieu de l'eau dans un décor qui magnifie le spectacle jusqu'a son denouement chaotique avec mouvements de foule.
Une part du récit nous montre donc le trublion Corbett mettre à terre ses adversaires mais aussi ses relations avec la haute société et plus particulièrement une jeune femme avec qui il entretient une relation haine-amour plutot amusante. Elle aimerait bien lui faire bouffer sa vanité et elle sera d'ailleurs l'un des maillons qui ménera Corbett à affronter John L. Sullivan, le champion du monde qui ne s'abaisse pas jusqu'ici à considérer son challenger comme un adversaire à sa taille ! A l'issue du dernier combat, la rencontre des deux hommes marquera la séquence la plus émouvante du film où l'on en lacherait presqu'une larme devant la noblesse de ceux qui se sont affrontés quelques heures auparavant. Une belle scène qui fait passer le pugilat pour un affrontement plus respectueux.
GENTLEMAN JIM, c'est bel et bien du grand cinéma bourré d'émotions à découvrir d'urgence !
