Renfield, un clerc de notaire anglais, se rend en Transylvanie pour conclure une vente avec le comte Dracula, un aristocrate qui compte s'installer à Londres. Mais ce mystérieux personnage est en fait un vampire !
Trois ans après le "Dracula" de Coppola, Mel Brooks sort sa parodie du Mythe avec "Dracula, mort et heureux de l'être", mettant en scène Leslie Nielsen dans le rôle principal. Co-produit par Gaumont, le film a été un échec, aussi bien commercial que critique. Brooks n'a plus rien réalisé pour le cinéma depuis.

Brooks se donne lui-même le rôle de Van Helsing, Lysette Anthony est une Lucy appétissante, et Peter MacNicol est sans doute le choix de casting le plus judicieux pour un excellent Renfield dans la plus pure tradition de Dwight Frye. Car Brooks semble se soucier assez peu du "Dracula" de Coppola (même s'il le mentionne quand même, avec les ombres, la coiffure). Il utilise comme principale base de son travail la version 1931 de Tod Browning, dont on retrouve des décors et des dialogues à l'identique (ou presque !). En cours de route, Brooks adresse quelques clins d'oeil à des classiques : "Le cauchemar de Dracula" pour la scène du cimetière avec Lucy et pour la destruction de Dracula, "Le bal des vampires" pour le miroir, "Nosferatu" le vampire pour le voyage du Demeter, etc. Si le film n'a pas la beauté plastique et l'envergure de "Frankenstein Junior", on est étonné de trouver un réel respect vis-à-vis du matériel d'origine, Brooks portant un regard attendri sur le romantisme charmeur et un peu suranné de Dracula (cf. les scènes de danse). Bien sur, il se permet quelques embardés (Dracula glissant sur une crotte de chauve-souris), mais il reste à l'écart des gags les plus vulgaires. Il faut dire qu'à côté des actuels "Scary Movie", "Dracula, mort et heureux de l'être" passerait pour un summum de rafinement et de bon gout... Evidemment, le film fait un peu cheap avec ses décors répétitifs et sa mise en scène platounette. Mais ceux qui aiment l'ambiance Universal sauront aprécier ce petit moment de nostalgie conçu sans méchanceté à l'encontre de ses modèles... Avec quelques gags qui marchent, en plus (notamment certains à base d'hypnose) et des répliques parfois mémorables ("My God! What on earth are you doing to the furniture?")...

Il passe en ce moment sur ciné cinéma famiz (1.85, VM anglaise stéréo, bonne copie). Il existe en dvd zone 1 chez Warner, avec commentaire audio de Mel Brooks, accompagné par des acteurs et les scénaristes du film...