J'avoue avoir d'abord été surprise par l'importance extrême que maintes artistes accordent à l'opinion "professionnelle". Incroyable comme certains peuvent souffrir de ne pas être reconnus par cette catégorie de spectateurs. Celle-ci ne mâche pas ses mots pour afficher des exigences qui, d'après elle?

Davantage intéressante, les interventions des journalistes étrangers (espagnols, italiens, américains...) soulignent la particularité des pigistes hexagonaux. Envié, admiré, le sérieux, voire l'intellectualisme, des français sous-tendent une conception (nationale?) valorisante du cinéma ici implicitement envisagé comme VÉRITABLE (septième) Art. S'approprier un film pour mieux le mesurer, le "distiller", le surinterpréter, revient à célébrer la dialectique humaniste à l'origine d'un métrage d'abord facteur d'échange, de sympathie, de questionnement: une porte ouverte sur le monde et sur nous-même.
Indispensable! (même si un petit historique de la tradition "critique" (salons littéraires, chroniques baudelairiennes...) française aurait été la bienvenue afin d'inscrire sa spécificité dans une perspective diachronique - dommage)
À voir en ce moment à L'Espace Saint-Michel.