Meurtre dans un jardin anglais (1982) Peter Greenaway

[Jeremie]

The Draughtsman's Contract



La rencontre de Barry Lyndon et de Blow Up

Au 17ème siècle en Angleterre : lors d'une soirée, Mr Neville, jeune artiste de la classe modeste, remplit un contrat avec Mme Herbet, alors delaissée par son mari. Un contrat stipulant que Neville établisse 12 dessins du domaine de Mr Herbet, profitant en échange des charmes de Madame.
Au fur et à mesure que les jardins de Mr Herbet, alors absent, se profilent sur la toile, d'inquiétants indices apparaissent ça et là...indices d'un meurtre peut-être. Un jour, le corps de Mr Herbet est retrouvé dans un bassin...

Thriller en costumes dès plus singulier bien connu pour son côté "artistique", et même quasi-interactif : on ne saura hélas jamais l'identité du meurtrier et c'est au spectacteur de retrouver le coupable.
Greenaway, artiste peintre dans l'âme, compose avec attention les nombreux plans fixes du film, nous charme par la beauté des images et de la musique de Nyman, merveilleuse (le cd de la B.O est d'ailleurs incomplet ).
Assez prise de tête, fascinant, parfois chiant (j'ai trouvé la deuxième partie nettement moins interessante), soigné, unique : selon Greenaway, il existe une copie de plus de trois heures offrant un certain éclairage sur les hommes statues...à peine évoqués dans le montage de 1h40, bien qu'on les aperçoit très souvent

[Manolito]

Un succès surprise à son époque que ce remarquable long métrage, à mi-chemin entre cinéma expérimental et cinéma historique plus grand public. Une vraie réussite du cinéma de Greenaway, son seul succès public avec "Pillow Bok" d'ailleurs, pour ce cinéaste qui commençait alors son âge d'or, caractérisée en particulier par sa collboration exceptionelle avec Michael Nyman ; les deux hommes se caractérisant par une manière habile de faire du très neuf avec du vieux (les motifs de l'art classique). Malin, beau, élégant, innovant, un film stimulant qui se revoit toujours avec plaisir... et une certaine nostalgie de cette période de la carrière de Greenaway...

[infernalia]

Je regrette énormément le cinéma de Greenaway. Parfois prétentieux, mais toujours érudit, ironique, intelligent et je crois que parler d'esthétique baroque n'est ici pas galvauder le terme (Prospero's Books étant lui même une ode à l'Art baroque).
Meurtre.. est un film que je vois et revois sans problème . C'est fin, cruel, esthétiquement splendide.. la musique de Nyman est géniale.

Un cinéaste massacré par les critiques avec une méchanceté qui m'a toujours révolté.