

Megan est une pom-pom girl dans le lycée de sa petite ville. Elle sort avec le capitaine de l'équipe de foot américain, plutôt gauche, qui croit qu'embrasser une fille signifie foutre sa langue comme un ballon dans les buts adverses. Le casier de Megan est décoré avec des photos de femmes qu'elle admire, elle est végétarienne, et a occasionnellement des pensées charnelles sur les autres filles, mais "tout le monde sait que c'est normal". Elle ne sait même pas ce que c'est que d'être lesbienne, ce à quoi ça correspond vraiment, et à vrai dire, elle s'en fout - c'est une pom-pom girl. Mais bon, pour l'entourage de Megan, bonne étudiante chrétienne prédie à un avenir heureux, les conclusions sont catastrophiques. Megan montrerait des tendances sexuelles potentiellement inacceptables. Les parents et les amis de Megan font alors appel à un groupe chargé de réhabiliter les jeunes personnes aux pensées "impures". Au lieu de participer au championnat, elle doit donc se rendre au centre True Directions, où elle suit une thérapie qui la remettra sur la "bonne voie". Megan se porte toujours volontaire lors des activités de réhabilitation et travaille fort pour redevenir "normal". Toutefois, sa rencontre avec Graham, une fille issue d'une famille de riches qui n'a pas du tout l'intention de changer d'orientation sexuelle mais qui doit rester là si elle veut continuer à recevoir l'argent de son père, remet en question ses valeurs. La surprise, qui n'en est pas une tellement c'est téléphoné dès la première bobine, est que suivre cette réhabilitation dans ce camp va avoir l'effet inverse de celui souhaité par tous ces "bien-pensants". Après tout, à quoi bon être parfaite pour les autres si on perd son identité? ...
Voilà, c'est un produit indépendant typique, quoiqu'ici quand meme bien gentillet et kitchissime, mais plutôt plaisant malgré tout. Le scénario est mince, carrément téléphoné, c'est caricatural à l'extrême et même si c'est intentionnel (on n'en doute pas), on a pas l'impression d'un film qui fasse avancer quoique ce soit. Pas vraiment subversif, on est loin de chez John Waters quoi. Le film a écoppé d'un R aux Etats-Unis alors que le montage original était NC-17. Je sais pas si on peut désormais retrouver ce montage d'origine, qui ne changera rien au propos, mais qui prévoyait deux scènes sexuellement plus explicite (une scène de masturbation et la scène saphique, qui reste belle dans le film - pas sûr que des plans plus explicites l'aient vraiment avantagés.)
Bon ceci dit, le casting est sympa, de Natasha Lyonne à la décidement très sexy Clea DuVall, Cathy Moriarty (Panic sur Florida Beach, Raging Bull), Mink Stole (tiens ben voilà une habituée de John Waters), Eddie Cibrian, Julie Delpy, Michelle Williams, Kip Pardue..
Ça fera sûrement rire beaucoup d'hétéros, mais ça devrait pas non plus déplaire au public gay & lesbien, pour peu qu'on prenne le film au 2nd degré.
Voilà, c'est donc un film complétement inoffensif, ce qui lui apporte autant de qualités que de limites.


