
Un cover boy de la revue Man's man a été assassiné dans des circonstances mystérieuses. La presse accuse la police de négliger l'affaire sous la pression du père de la victime. Pas vraiment un postulat de comédie... mais deux policiers, l'un gay (John Hurt), l'autre hétéro (Ryan O'Neal) sont saisis de l'affaire. Et là, grosse rigolade.
C'est à Francis Veber que l'on doit le scénario et les dialogues et ca se sent... (à voir en VO, la VF a tendance à tomber trop systématiquement du mauvais côté)
Si les 10 premières minutes du film laissent craindre à une pantalonnade caricaturale d'un goût très douteux (aaaaaaaah les homos, colossale ressort comique!), une sorte de CRUISING décliné à la sauce coups de coudes, il renverse la tendance dans son dévelloppement qui lui-même est assez drôle. On prends un malin plaisir à voir le personnage de Ryan O'Neal, plongé dans l'univers cuir moustache et macho cow-boy en situation minoritaire. C'est probablement la facette la plus intéressante du film et celle qui le distingue du naufrage attendu.
Le film fait bien entendu la part belle aux clichés les plus éculés, à commencer par le personnage de John Hurt, flic homo subissant les conventions de son statut, incarnation de la refoule, expression de la nécéssité de se gommer au maximum pour s'intégrer : dans le privé, il fait du repassage, des bons p'tits plats, jamais embarrassé des taches ménagères, il s'avère un être de nuances aux méthodes raffinées, un flic efficace, qui s'oppose au côté rustique de son partenaire, grande gueule, batteleur, qui a le monde a ses pieds.
De plus l'enquête criminelle est réellement traitée, elle ne passe pas au second plan par rapport au tableau de moeurs grossier... le tout mène vers une conclusion recevable et même assez touchante.
Globalement, et contre toutes attentes, si on ajoute à cela la qualité de l'interprétation, une petite réussite dont je n'attendais pas tant pour ma part! Et en plus on entends "Call Me" de Blondie dedans !
