5eme long metrage de la Cavani, Portiere di notte restera à ce jour son plus grand succés.
Ce film est sans nul doute un des films phares traitant du nazisme.
Il met en scéne Max, ex-officer SS devenu portier de nuit dans un grand hôtel de Berlin où se retrouvent d'autres anciens officiers.
De passage, Lucia, épouse d'un maestro venu donner un concert en ville, reconnait en Max son ancien tortionnaire. Les souvenirs commencent à la hanter, autant elle que Max, totalement bouleversés par cette rencontre inattendue.
Lucia avait quinze ans lorsqu'elle fut déportée et aprés avoir été violée par Max, elle devint son amante, jouet de ses fantasmes sado-masochistes. Une étrange relation va de nouveau naitre entre eux et il ne tardent pas à tomber amoureux, amour sado-masochiste qui les menera à leur perte.
Etrangement accueilli à sa sortie, Portier de nuit divisa le public. Ses détracteurs reprochaient à la réalisatrice d'y faire l'apologie du sado-masochisme et d'étaler une dangereuse fascination du nazisme alors que ses admirateurs y virent un film fort, douloureux, plastiquement et esthétiquement superbe, digne successeur des Damnés de Visconti dont Cavani reprend une des idées maitresses.
En fait, Portier de nuit est une oeuvre sur l'ambiguité des rapports qui peut naître entre la victime et son bourreau, cette étrange attirance/répulsion, amour/haine noyé dans une forme de fascination inquiètante et morbide.
Les rapports ambigus contrôlent tout le film et les agissements de ces personnages souvent refoulés où l'ombre de l'homosexualité plane également entre Max et l'ancien danseur Bert.
Et si fascination il y a, ce n'est pas celle du nazisme, c'est celle des rapports de force, de la souffrance et de la peur, la fascination morbide entre l'amour et la mort que Cavani tente d'exprimer en choisissant cette période.
Interprété par Charlotte Rampling et Dirk Bogarde, Portier de nuit se classe sans problème aux cotés du film de Visconti.
On y retrouvera aussi quelques scenes qui par la suite nourriront les futurs nazisploitation transalpins. Outre les relations SM récurrentes entre bourreaux et detenues, la fameuse danse nazi orchestrée par la Rampling uniquement habillée d'une casquette SS, aujourd'hui culte mais ici sans les balles de ping-pong dans le vagin

Si tout le film tourne autour de la fascination de la mort, de la souffrance et de la peur en prenant le nazisme comme base narratrice, Portier de nuit m'a pourtant toujours un peu déçu et me laisse indifferent y compris dans ses scenes de tortures et d'humiliations.. Cavani ayant préféré un coté plus psychologique que réellement graphique d'une part et d'autre part il y manque cette atmosphère de detresse, de peur et de souffrance qu'elle veut dépeindre tant dans la relation entre Max et Lucia aujourd'hui qu'hier dans ce camp... Ceci fait qu'on a du mal à accrocher à cette histoire qui malheureusement indiffère plus qu'elle ne touche.
Ce qui n'empeche que Portier de nuit reste un classique incontournable du genre et cela n'enlève rien à l'intelligence du propos et de la vision.
Eric prefere certes ces bons vieux nazisploitations italiens avec ces bébés servant de ballons de football et ces vagins arrachés a pleines mains!!!!

Le corbeau qui adore aller à l'hotel mais pas pour y danser nu!

