Le Serment de Robin des Bois (1960) Terence Fisher

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
arioch
Site Admin
Messages : 12539
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Le Serment de Robin des Bois (1960) Terence Fisher

Message par arioch »

Durant cinq années, Richard Green triomphe à la télévision britannique en incarnant Robin des Bois. La Hammer a déjà adapté des series télévisées pour le grand écran avec un certain succès et c'est ainsi que le projet va naître. Mais contrairement au format carré et au noir et blanc de la série télévisée, ce Robin des Bois incarné par Richard Greene au cinéma sera tourné en MegaScope et en Technicolor !

LE SERMENT DE ROBIN DES BOIS n'est pourtant pas la première incursion du personnage au sein de la Hammer Films. Ainsi, dès 1954, Val Guest tourne LA REVANCHE DE ROBIN DES BOIS pour le film de la Hammer avec Don Taylor dans le rôle. Il s'agit d'ailleurs du tout premier film en couleurs de la maison de production britannique. Toutefois, si une suite est prevue sous le titre de FRIAR TUCK, l'aventure sera bien vite abandonnée en raison du succès d'un autre film de Val Guest, à savoir LE MONSTRE qui va donner l'orientation horrifique et Fantastique qui sera enteriné par FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE de Terence Fisher. La Hammer reviendra encore à Robin par la suite avec LE DEFI DE ROBIN DES BOIS (1967) mettant en scène Barry Ingham ou encore un largement plus obscur THE LEGEND OF ROBIN HOOD (1969) où un jeune David Warbeck incarne un tout aussi jeune Robin des bois.

Mais revenons à la version de Robin des Bois filmé par Terence Fisher qui avait déjà tâté du personnage puisqu'il avait lui même réalisé quelques épisodes de la série. Voulant capitaliser sur le succès de la série télévisée, le film va donc reprendre son interprète principal à savoir Richard Greene. Toutefois, le reste des acteurs restera au rencard et ils seront donc remplacé par des acteurs de la firme. Ainsi, le vilain shérif de Nothimgham est incarné par rien de moins que Peter Cushing. Personnage ignoble qui fait tuer un hors la loi mais qui n'oublie pas pour autant de le gracier de son statut de hors la loi une fois mort (a cet effet, il y a un souci dans le scénario). Plus croustillant lorsque devant un tribunal, un homme révèle les plans du shérif, celui-ci n'hésite pas à accuser l'ennuyeux de sorcellerie sous prétexte qu'il serait à même de lire l'avenir. En meme temps, Peter Cushing est loin d'être utilisé au maximum de son potentiel.
Pour donner corps à Petit Jean, on fait appel à Nigel Green. Hercules dans JASON ET LES ARGONAUTES ou Nayland Smith dans LE MASQUE DE FU MANCHU. Et c'est plutot amusant puisque c'est Richard Green qui deviendra Nayland Smith dans les deux derniers Fu Manchu produit par Harry Alan Towers et réalisé par Jesus Franco.
Ajoutons encore Richard Pasco, Niall MacGinnis ou encore Jack Gwillim sans oublier Oliver Reed. Ce dernier impose tout de suite une présence grossiere et brutale à son personnage qui n'est certainement pas étrangere au fait qu'il sera le loup-garou dans LA NUIT DU LOUP-GAROU même s'il ne s'agit pas de sa première apparition au cinéma ni même à la Hammer.

Cela dit, LE SERMENT DE ROBIN DES BOIS ne semble pas vraiment passionner Terence Fisher. Le film se déroule sans encombre, mêle rencontre charmante entre Marianne et Robin, de la comédie avec le frère Tuck et son âne, etc... On a même droit à un complot à base de sniper isolé de manière à assassiner une personnalité de haut rang. Curieux car le film est tourné trois ans avant la mort de JFK. Quoi qu'il en soit, cette partie du récit permet surtout de mettre en avant les qualités d'archers hors pairs de Robin en lui faisant réaliser des prouesses (tirer sur des cibles au travers d'une roue en rotation ou une meurtriere...). Mais le scenario ne semble pas vraiment très cohérent puisque cela ne servira pas à grand chose ou si peu dans l'intrigue finale. Reste que comme déjà dit, on a connu Terence Fisher plus énergique et cela se ressent particulièrement dans les affrontements qui paraissent bien mollassons si on les compares aux violentes empoignades du CAUCHEMAR DE DRACULA ou des MAITRESSES DE DRACULA. Reste a savoir si Terence Fisher a adouci les combats, leur donnant souvent un côté un peu crédible, pour s'aligner sur un large public ou si tout simplement, comme dit précédemment, il s'agissait pour lui simplement d'un nouveau métrage commandité par la Hammer qui ne le passionnait pas plus que ça.

Même si l'on ne peux pas dire qu'il s'agit d'une oeuvre marquante, loin de là, dans la filmographie de Terence Fisher, il faut bien reconnaitre que l'on passe un moment agréable à le regarder surtout que certains rebondissements, parfois curieux, ont tendance à être inattendus.

Vu à la Cinématheque dans une très belle copie en Scope aux couleurs éclatantes (petit bonheur !). A ce propos, le film entre dans la retrospective Terence Fisher mais pourrait tout aussi bien faire partie du cycle "Le Cinéma de Cape et d'Epee" à ne pas négliger en ce moment non plus !
"Fuck The World", Rambo
Répondre