Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

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arioch
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Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par arioch »

Le capitaine Vallo est un pirate qui écume les mers des caraïbes. Avec son ingéniosité, il s'empare de l'imposant navire armé de 30 canons du Baron Gruda. Là, il passe un marché avec l'aristocrate. Il va vendre les armes du navire à un révolutionnaire du nom de El libre avant de vendre ce dernier à Gruda. Son plan étant de récupérer le maximum d'argent ! Mais la rencontre avec une jeune femme va changer la donne...

Burt Lancaster voulait devenir chanteur d'opéra. Désolé, ce ne sera pas possible ! L'homme était aussi fan de Douglas Fairbanks et il va monter un numéro d'équilibriste avec Nick Cravat, un ami d'enfance rencontré en camps de vacances. Il va donc démarrer sa carrière au cirque (et il s'en souviendra lorsqu'il produire TRAPEZE). Une fois qu'il sera introduit dans le milieu cinématographique, il va monter sa propre maison de production (Norma Production) avec laquelle il va donc produire plusieurs métrages dont LE CORSAIRE ROUGE en collaboration avec la Warner. A la barre du navire, Robert Siodmak assume la réalisation du film après avoir dirigé Burt Lancaster au tout début de sa carrière dans LES TUEURS. Mais entre la demi douzaine d'années qui sépare LES TUEURS du CORSAIRE ROUGE ont changé considérablement le tempérament de l'acteur. Celui-ci tient contre vent et marée à faire son film de pirates du mieux qu'il le peux. Tellement obsédé qu'il s'engueule avec tout le monde que ce soit Siodmak a qui il donne des cours de mise en scène ou même son pote Nick Cravat. De grosses tensions vont donc emailler le tournage, Burt Lancaster affirmant même en avoir tourné une grande partie lui même avec le scénariste.

Quoi qu'il en soit, à l'image, LE CORSAIRE ROUGE s'avère un extraordinaire spectacle où l'acteur va rendre hommage à Fairbanks. Il ne s'agit pourtant pas du plus spectaculaire film de pirates, loin de là. Mais cela reste l'un des meilleurs car c'est aussi l'un des plus fous et délirants. Très axé sur le ton de la comédie, le duo Burt Lancaster et Nick Cravat sautille dans tous les sens et joue de leurs charmes pour arriver à leur fin. De nombreuses scènes ne sont pas sans évoquer du dessin animé filmé comme les courses poursuites dont l'une en canot au milieu de la ville. Nick Cravat volant même parfois la vedette à Burt Lancaster en faire valoir charismatique et au visage très expressif, son rôle étant muet ! A cet effet, leur relation fait parfois penser à celle entre Zorro et le serviteur muet Bernardo de la série télévisée qui sera produite quelques années après par Disney.

Filmé en technicolor et débordant d'idées délirantes, LE CORSAIRE ROUGE est assurément l'un des meilleurs films de pirates hollywoodiens. De celui qui vous donne la banane ! Des films comme ça, on en fait plus, je n'étais même pas né et, bordel, c'est de la bombe et ça le restera depuis la première fois ou je l'ai vu, il y a fort longtemps, à la télévision !

Notons enfin que Christopher Lee y a un petit rôle, le film ayant été tourné en Europe.

C'est dispo en DVD et l'image y est magnifique, en tout cas sur le Zone 1.

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Machet
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par Machet »

Un petit bijou du film d'aventure. Haut en couleur et en péripéties abracadabrantes.
Je l'avais projeté à une classe de gamins (primaires), ils étaient hilares et complètement dedans. Ça fait plaisir de constater qu'un film "vieux" puisse rivaliser avec Matrix, etc...
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
mallox
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par mallox »

Le meilleur du film de pirate dans ce film-ci. Revu hier, c'est un bonheur de chaque instant. Mon fiston de 5 ans était scotché, mais je dois dire que moi aussi. Même la présentation du film est un modèle de légèreté, d'humour. Un film d'aventures réellement aérien et totalement rafraichissant.
De mémoire, je pensais "La flèche et le flambeau" qui précède, meilleur, et bien je crois que celui-ci lui est tout compte fait supérieur.
Superbe spectacle en tout cas, qu'on devrait montrer dans les écoles (et les écoles de cinéma).
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Maxcrom
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par Maxcrom »

Je l'ai vu sur Ciné famiz, il passe en ce moment dans une copie pas trés belle ou le technicolor manque vraiment de pêche :? . Enfin bon, j'ai bien apprécié, totalement enjoué du début à la fin le film est au carrefour de tous les grands genres hollywoodien, l'aventure, la comédie, la piraterie bon enfant et le spectaculaire le plus euphorisant( le ballon dirigeable :P ). Burt Lancaster à la bananne du début à la fin et certaines situations et chorégraphies ont été semble t' il décalquées plan par plan bien plus tard dans le Aladdin de disney !!! Voilà un beau film d'aventure que j'aimerai bien revoir dans une copie qui fasse honneur au technicolor.
Jérôme
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par Jérôme »

"salut bande de petits pédés" :D comme dirait Burt Lancaster dans [Le triomphe de Bali Balo ou appelé aussi "ça détourne"
http://laclasse.zoy.org/cadetourne-flims.html
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Sa place est dans un Blu-Ray !
speedball
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par speedball »

Apparemment le zone 1 est oops :cry: ...on trouve que des imports asiat.
Manolito
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par Manolito »

Découvert aussi sur ciné cinéma famiz à l'occasion de sa diffusion actuelle, et j'ai aussi été enchanté. Je craignais un film de pirate plutôt standard, mais c'est un film qui réserve bien des surprises, avec une intrigue assez riche en rebondissement, un humour loufoque qui ne vire jamais à la grosse blague, et un festival de trouvailles et de cascades spectaculaires dans son dénouement ! Certains éléments (un en particulier) peuvent même être considérés comme de la SF rétrospective ! Excellente réalisation de Siodmak, on sent qu'entre le metteur en scène et l'acteur-cascadeur, le courant est passé très naturellement, donnant lieu à d'excellentes séquences d'action.

Perso, j'ai trouvé la qualité de la copie et de la diffusion sur ciné cinéma famiz vraiment excellente, avec une copie propre, stable, bien défini, avec justement des couleurs très équilibrées et naturels (alors que les diffusions ciné cinéma ont parfois tendance à sursaturer les couleurs)...
Maxcrom
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par Maxcrom »

Manolito a écrit : Perso, j'ai trouvé la qualité de la copie et de la diffusion sur ciné cinéma famiz vraiment excellente, avec une copie propre, stable, bien défini, avec justement des couleurs très équilibrées et naturels (alors que les diffusions ciné cinéma ont parfois tendance à sursaturer les couleurs)...
Faut dire aussi que je l'ai vu sur un vieux tube cathodique de 72 cm :? donc pas l'idéal pour bien en profiter. Sinon c'est vrai que la copie était bien propre, reste que les couleurs était dans mon cas bien peu définies.
mallox
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par mallox »

A la fin du XVIIIe siècle, un capitaine de pirates, Vallo, s’empare d’un navire espagnol qui ne transporte pas d’or mais des armes. Le Capitaine décide de vendre ces armes aux insurgés de l’Ile de Cobra dont le meneur se nomme El Libre. L’émissaire du roi d’Espagne, le baron Gruda, capturé par les pirates, offre une forte somme au capitaine Vallo si celui-ci lui livre El Libre. Vallo, accompagné de son ami Ojo le muet, débarque à Cobra où il apprend qu’ El Libre a déjà été fait prisonnier. Mais le second de Vallo, Bellows, comprend que le capitaine, tombé amoureux de la fille du révolutionnaire, va épouser leur cause en leur offrant les armes. Il décide alors de livrer lui même El Libre et sa fille aux Espagnols. Vallo parviendra à délivrer son équipage et à libérer la fille d’El Libre en attaquant la garnison espagnole et en récupérant son navire par un nouvel et spectaculaire abordage.

Robert Siodmak est le type même du réalisateur cosmopolite. Né aux Etats Unis, il est cependant de culture allemande. Il réalise à Berlin en 1929 Les Hommes le dimanche, un documentaire d’avant-garde, typique de la fin du cinéma muet. Il émigre à Paris en 1933 où il réalise une dizaine de films dont Mollenard (1938) avec Harry Baur et Pièges avec Maurice Chevalier et Pierre Renoir (1939). Au moment de la guerre, il rejoint Hollywood où il va réaliser une série de films noirs dont Les Tueurs (1946) où il découvre Burt Lancaster et des films majeurs comme La Proie (Cry of the City) et Pourquoi j’ai tué (Criss Cross, 1949). Dans les années 50, il tournera à nouveau en Europe, notamment en Angleterre et en France. Ceci étant dit et si Le Corsaire rouge marque les retrouvailles entre les deux hommes, il semble que ce soit avant tout un film produit et interprété par Burt Lancaster, à la suite du succès de La Flèche et Le Flambeau réalisé en 1949 par un autre émigré d’origine européenne, le français Jacques Tourneur...

Selon les dires de Burt Lancaster lui-même, si Robert Siodmak lui a permis de débuter au cinéma pour faire ensuite la carrière que l’on sait, les deux hommes étaient on ne peut plus en froid au moment du tournage qui fut marqué semble t-il d’accès de colère entre les deux hommes et vit une certaine démission ou désintérêt du sieur Siodmak pour laisser les directives à un Burt Lancaster remonté et colérique au possible. Autant dire et c’est étonnant que cela ne se voit aucunement à l’écran. Ce Corsaire rouge demeure 50 ans après et à l’heure où le genre ‘flibusterie’ perdure avec la série des Pirates des Caraïbes, un extraordinaire film d’aventures bondissantes, au rythme échevelé, à l’interprétation charismatique au possible, aux couleurs étincelantes, bref il offre un spectacle le plus total qui soit.
Difficile pour revenir à ce qui est dit plus haut, de savoir à qui l’on doit quoi vu la belle harmonie de l’ensemble. Quoiqu’il en soit si Lancaster n’est pas crédité au générique, l’on comprend bien qu’il s’agit de « son » film (se substituant en outre au scénario de Waldo Salt, rejeté pour penchants communistes). D’ailleurs il sera deux fois metteur en scène durant sa carrière, ce, dès 1955 avec le sympathique Homme du Kentucky puis Le Flic se rebiffe en 1974. Et puis rappelons aussi que cet homme là était à l’époque un fan de toujours de Douglas Fairbanks et qu’il a commencé sa carrière au cirque avec son ami d’enfance de colonie de vacances, l’excellent Nick Cravat qui soit dit en passant n’est pas loin ici parfois de lui voler la vedette. Le tournage fut du reste tellement houleux que leur amitié en pâtit et il faut croire au final que ce bon Burt fut exécrable avec tout le monde, donnant même des leçons de mise en scène à Siodmak. Pour en revenir à ses capacités d’acrobates acquises au sein du cirque, notons qu’on les retrouvera à nouveau dans le très beau Trapèze de Caroll Reed en 1956.

Quant au film lui-même, disons que si La Flèche et le flambeau était un splendide spectacle sur lequel tout le monde s’était bien entendu, Le Corsaire rouge est d’une majesté non moins suprême et même encore plus belle, enfantée dans la douleur, la tension, les coups de gueule et l’égo en avant. Une fois de plus, cela ne transparaît jamais à l’écran et ce corsaire là, filmé en technicolor et débordant d’idées délirantes, n’a rien perdu de sa belle jeunesse comme en témoigne ce prélude dans lequel nos deux héros (Lancaster et Cravat), très proches du duo qu’on retrouvera dans la série Zorro avec son acolyte Bernardo, apostrophent de face la caméra afin de se présenter. Ça n’a l’air de rien mais c’est d’une audace folle en plus de fonctionner merveilleusement niveau interactivité avec le spectateur. On pense même par moment aux délires d’un Tex Avery avec ses apartés, ses rythmes délirants et nonsensiques. Le tour de magie réside bien sur dans le fait que toutes les péripéties qu’on peut voir à l’écran sont belles et bien réalisées pour de vrai et l’on est pas près d’oublier les doubles sauts sur les étoles des maisons de nos deux héros poursuivis, bondissants à plusieurs reprises pour passer par une fenêtre et réapparaître par une autre. De même toutes les scènes au sein des navires n’ont jamais semblé aussi réelles au cinéma, les balancements, "hissages", abordages, y sont tant palpables qu’on se croirait même dans un cinéma en 3D ! Pas de doute, c’est un film de passionné. Passion de Burt Lancaster pour ses mythes d’enfance dont un amour sans borne pour Douglas Fairbanks ici retranscrit et même légué dirons-nous au-delà de la perfection. Amour également et plus généralement pour l’aventure et l’acrobatie, ainsi qu’une quête magnifique de son âme d’enfant. Sans compter l’humour et l’inventivité de chaque instant quand elle n’est pas dans la mise en scène où dans des numéros somptueusement réglés, à l’instar de cette petite barque qui retournée se transformera juste le temps de les sauver, en sous-marin ! (scène reprise justement en hommage dans Pirates des caraïbes).
Non, Le Corsaire rouge est typiquement le genre de divertissement qui fait aimer les films de pirates et de cape et d'épée. Ajouté à cela des acteurs formidables et des seconds rôles d’envergure (Christopher Lee) et l’on obtient un film sans faille ou presque et quand bien même il y en aurait qu’on ne voudrait pas les voir tant le spectacle est magique...
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comte vonkrolock
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Re: Le Corsaire Rouge (1952) Robert Siodmak

Message par comte vonkrolock »

Raaahhh les deux films que j'aimerais posséder et que j'ai un mal fou a trouver a un prix abordable :mrgreen: le Tourneur et se Crimson Pirate, mais pourquoi j'ai pas craquer quand le Z1 fut vendu en solde une dizaine d'€uros pourrrrqqquuoiiiiiiiiii :mrgreen:

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Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
Snake Plisken Escape from NY
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