Un scientifique et un détective privée unissent leurs forces pour résoudre le meurtre d'une jeune fille
Jigsaw est le remake, conçu semble t’il pour la télévision au départ, de Mirage, réalisé 3 ans plus tôt par Edward Dmytryk et adapté du roman d’Howard Fast Fallen angel. Il est signé James Goldstone, une valeur sûre de la télé US des années 60 et 70 auteur pour le grand écran de plusieurs petites réussites telles que Winning avec Paul Newman, They only kill their masters ou Le Toboggan de la mort, mais aussi de quelques travaux un peu moins glorieux comme le calamiteux Jour de la fin du monde (avec Paulo là encore).
Le point de départ de l’intrigue – un homme se réveille dans une pièce aux côtés d’un cadavre sans savoir ni qui il est ni comment il a atterri là – n’est peut-être pas d’une folle originalité, mais on se laisse facilement happé par ce petit suspense alertement mené et solidement interprété. Point fort de la version de Goldstone: une volonté perceptible d’ancrer son sujet dans une ambiance et certaines préoccupations du moment. Ainsi, et même si le conflit vietnamien n'est jamais évoqué, le personnage principal travaille t’il sur un projet pas très catholique d’analyse du comportement du fantassin au combat et devient cette fois amnésique suite à un mauvais – et involontaire - trip au LSD. Trip qui donne bien sûr lieu à une petite séquence psychédélique plus comique qu’hallucinatoire, dans la même veine que celles The Outsider de Michael Ritchie ou du Psych-Out de Richard Rush.
En revanche, le choix d’étoffer le personnage du détective privé, interprété par Walter Matthau dans Mirage et Harry Guardino ici, en le faisant passer du rang de guest star à celui de co-vedette, ne sert pas favorablement le film. Déjà ce contrepoint comique à l’intrigue policière plombait un peu le film de Dmytryk. Alors bon, placé dans le contexte plus sombre et moderne de ce Jigsaw, il devient vite hors propos et envahissant.
La musique est signée Quincy Jones (qui avait déjà composé le score de Mirage). Pas sa meilleure partoche à mon goût … Récemment diffusé sur Ciné Polar, sous son titre français : Les Complices.