Un petit Merli, méritoire dans sa tentative de proposer au célèbre acteur à moustache autre chose qu’un rôle de dézingueur de voyous de plus, mais peu convaincant dans son mélange de poliziesco flirtant avec la teenploitation, à la
... a tutte le auto della polizia et
La Polizia chiede aiuto, et de comédie balourde. Merli joue ici un détective privé du genre décontracte (enfin … faut quand même se tenir à carreau en sa présence, comme en témoigne la courte séquence pré-générique du film, qui le montre butant sans trop réfléchir 2 petites frappes en train d’agresser une femme et sa fille dans un parc municipal). L’acteur s’offre même quelques scènes de pure comédie … dans lesquelles son jeu d’acteur se montre malheureusement vite limité (c’est roulement d’œil et cie pour résumer). Sympa quand même de le voir enfiler un personnage différent de ceux qui ont fait sa relative célébrité.
L’intrigue, apparemment co-écrite par Franz Antel (il s’agit d’une co-prod entre l’Autriche et l’Italie), est relativement classique – Merli enquête sur la disparition d’une adolescente et tombe sur une affaire de réseau de prostitution infantile - mais plutôt sympa à suivre, avec son petit lot de rebondissements bien répartis sur l’ensemble du métrage. Merli s’énerve de temps en temps, avec notamment un beau lancé de pelle à travers vitre sur
bad guy, sublimé par la mise en scène tout en ralenti de Massi, mais globalement ça manque un chouia d’action.
Ceci dit, là où ça coince vraiment, c’est surtout dans l’absence d’unité de ton de l’ensemble. Les auteurs ont parfois beaucoup de mal à choisir entre la franche déconne et le polar musclé, ce qui donne lieu à des séquences assez incongrues comme cette poursuite automobile qui démarre le plus sérieusement du monde pour virer à la grosse farce Corbuccienne (de chez Bruno) avec notamment ce plan censé nous faire marrer de Merli et sa Méhari, en pleine course-poursuite, dérangeant un mec en train de chier dans un buisson.
Pour le reste, la partition de Stelvio Cipriani est d’inspiration inégale, malgré quelques bons morceaux sous influence disco ici et là, la réalisation de Massi est comme d’habitude légèrement apathique et l’ensemble plutôt fréquentable du côté des seconds rôles, avec la Collins dans son rôle préféré, celui de la garce pleine aux as, qui nous offre non pas 1, mais 2 strip teases en cours de film. A signaler également la présence d’Annarita Grapputo, vue précédemment dans l’intéressant
Storie di vita e malavita de Lizzani, et d’une actrice que je n’ai pas réussi à identifier (elle joue Renata dans le film) mais que j'ai trouvé bien trop âgée pour jouer les adolescentes.