

Pour les amateurs de cinéma fantastique, l'anglaise Deborah Kerr reste la très perturbée Miss Giddens des "Innocents", le chef-d'oeuvre de Jack Clayton...

Mais sa carrière s'est avérée extrêmement variée, elle fut même une des grandes stars du cinéma des années 50-60. Nous la repérons d'abord dans plusieurs films de Michael Powell, dans "Colonel Blimp" puis surtout en nonne névrosée dans "Le narcisse noir". Elle traverse l'Atlantique pour devenir rien de moins qu'une star régulière du cinéma d'aventures MGM, partenaire de Stewart Granger ("Les mines du Roi Salomon", "Le prince de Zenda") ou Robert Taylor ("Quo Vadis"). On la retrouve dans d'autres monuments tels que le "Jules César" de Mankiwicz ou "Elle et lui" version 1958... Son rôle hollywoodien le plus connu restera néanmoins "Tant qu'il y aura des hommes", le baiser passionné qu'elle y échange avec Burt Lancaster restant l'archétype du genre !! Elle oriente ensuite sa carrière vers l'europe dans les années 60 - elle fait partie du casting délirant de "Casino Royale". Après "L'arrangement", excellent film d'Elia Kazan dans lequel elle interprète l'épouse vieillissante de Kirk Douglas, elle tire sa révérence au cinéma, en 1969...
Loin des starlettes éphémères et autres beautés artificielles à peine bonnes à orner les couvertures de magazines, Deborah Kerr était vraiment l'incarnation de l'excellence dans son métier, une actrice talentueuse, capable de performance élaborées, complexes, aussi bien que de création populaires et aimables, comme dans "Le roi et moi". Et aussi une femme d'une grande beauté, d'une beauté très anglaise, alliance de paleur et de rousseur explosive dans des films en technicolor tels que "Les mines du roi Salomon" ou "Colonel Blimp"...
So long Deborah !
