Historia de una traición - José Antonio Nieves Conde (1971)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

Historia de una traición - José Antonio Nieves Conde (1971)

Message par manuma »

Sur le point de se marier avec son amant, le riche industriel Luis, l'ex prostituée Carla retrouve par hasard son amie et ancienne compagne Lola, devenue femme de chambre dans un luxueux hôtel. Carla décide de lui faire goûter aux joies de la grande vie et les deux femmes reprennent bientôt secrêtement leur liaison. Mais, lorsque Lola finit par rencontrer Luis, c’est le coup de foudre et les choses commencent à sérieusement se gâter entre les 2 amantes …

Bien agréable ce soap-opera criminel italo-espagnol, dans la veine des sexy-gialli du binôme Lenzi-Baker. Bon, évidemment ça n’a rien de révolutionnaire dans la trame. Sous le soleil des riches, on continue de se trahir à tout va, de coucher à droite à gauche, de sortir le révolver lorsque les disputes tournent au vinaigre et, le reste du temps, de lézarder au bord de la piscine. Bref, on est en terrain familier et je ne vois ici guère que la bouteille de J&B d’absente pour parachever cette peinture caricaturale de la bourgeoisie oisive décadente.

Il ne faut donc pas s’attendre à de grosses surprises au sein de ce récit un peu inutilement déstructuré dans le temps au cours de sa première heure. Mais – et c’est bien là l’essentiel – il n’y a pas non plus tromperie sur la marchandise : l’ensemble nous délivre exactement le programme espéré. Niveau rythme, c’est du joliment ficelé. Les retournements s’enchaînent à un rythme soutenu dans une ambiance de frivolité et d’absence de repères moraux tout à fait délectable. Et la mise en scène un peu maniérée de l’espagnol Conde, les tenues vestimentaires et décors kitschounets du film et la partition lounge suave de Carlo Savina confère à cette invraisemblable histoire l’indispensable patine seventies bis sans laquelle l'ensemble perdrait 80 % de son charme et de son intérêt.

Dernier et crucial atout du film : sa distribution, avec pas mal d'acteurs rompus à ce type de divertissement dans les rôles masculins, qu’il s’agisse de Stephen Boyd, qui commence ici à avoir les traits bien creusés, Fernando Rey, Howard Ross ou encore le ténébreux Simon Andreu, mais aussi et surtout côté nanas deux des plus belles plantes du cinéma bis européen de l’époque, Marisa Mell, encore rayonnante (c’est pas la Mell de La Belva col mitra en résumé) et la gironde Sylva Koscina. Cette dernière qui se montre d’ailleurs moins chaste que sa copine, tombant le haut à plusieurs reprises, notamment au cours d’une séquence de party orgiaque qui m’a semblé étonnamment coquine pour un film espagnol du début des années 70. Enfin, signalons pour les (a)mateurs quelques sensuelles scènes saphiques entre nos deux poules. Comme quoi, lorsque je parlais de programme sexy-giallesque respecté à la virgule prés, je ne racontais pas de sottises.

Vu dans une copie VHS plein cadre et sans doute légèrement cut assez abominable … en voilà encore un qui mériterait bien une édition DVD décente.
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

Re: Historia de una traición - José Antonio Nieves Conde (1971)

Message par manuma »

Image

La très lounge musique de Carlo Savina pour ce sexy-giallo italo-espagnol sort ces jours-ci en CD. C'est le label Mask, malheureusement pas vraiment réputé pour la qualité sonore de ses enregistrements (cf. ses éditions du King Kong de Barry ou du White dog de Morricone) qui propose cet album.
Répondre