
Singapore sling est detective. Il est amoureux depuis des années de Laura, la jeune femme d'un portrait qu'il a vu jadis.
Suite à sa disparition, il s'est juré de la retrouver, qu'elle soit réelle ou illusoire.
Par une nuit d'orage, blessé, il apercoit deux femmes à demi-nues enterrer et dévorer un cadavre dans la fange de leur jardin.
Telle la mouche dans la toile de l'araignée, il va tomber dans le piège de ces deux harpies et de leur univers hallucinant..
... Et cet univers de folie déviante c'est celui de ce duo mère-fille qui vont l'entrainer au bout de leurs fantasmes sexuels, là où le plaisir épouse la souffrance la plus extrême, fantasmes abjectes qui relèvent du rituel incestueux, lesbien, scatophile et sado-masochiste.



Relecture du Laura de Otto Preminger, Singapore Sling est une véritable etrangeté, un film fou dans le sens pathologique du terme, une oeuvre clin d'oeil aux films noirs des 50s melant la comedie, la tragédie grecque, les contes ébouriffés tchèques et l'érotisme le plus sulfureux se mariant aux pires déviances sexuelles.


Sorte de poéme infâme, Singapore.. c'est la preciosité trash d'un Morissey se mélant au Noir et Blanc d'un Billy Wilder qui forme ici un concentré de folie échappant à toute forme de psychanalyse.
Il n'y a rien à comprendre, il n'y a qu'à se laisser porter par l'histoire et penetrer le monde déjanté de ces deux harpies incestueuses sexuellement electrisées.
Dés qu'il franchit le seuil de leur domaine, c'est pour le héros le début d'un long calvaire au bout de l'innommable, une longue série de tortures, de viols, d'humiliations avec option scato-uro-vomi, base des déviances pour le réalisateur.
La mère, totale dominatrice sur sa fille nevrotique, et cette fille qui de son coté nourrit un amour non seulement incestueux mais également mélé de haine pour sa genetrice, deux folles hystèriques à la libido explosive, vont faire du détective leur jouet sexuel, la proie de leurs pires fantasmes, jouant avec la mort jusqu'à atteindre une sorte d'orgasme nécrophilique.
Singapore Sling devient dés lors une longue série de scénes plus abjectes les unes que les autres du meurtre de Laura, egorgée, saignée dans l'evier et joyeusement vidée de ses boyaux aprés que la mère l'est sodomisée aprés de frénétiques cunnilingus goulus, aux tortures du pauvre detective agonisant, poupée de chair dont elles useront et abuseront dans une farandole de jalousie morbide et de dedoublement de personnalité au risque de faire fuir de la salle le spectateur trop sensible. SOTS!

Succession de viols masculins




Si l'urine est présente dans les dialogues- la fille se souvient de ses nuits d'amour sauvages avec son père avant qu'il ne lui urine dessus à des fins orgasmiques



Le vomi et donc l'abondance de nourriture sont en effet des élèments ici jubilatoires, propres à l'extase. On se gave et vomit à table pour mieux continuer à se gaver pour encore mieux vomir dans une sorte de frénésie presque sexuelle, eructant de joie. Le rendu est alors comme une ejaculation..
Outre le plaisir pris aux fonctions les plus basses de l'être humain- qu'est ce qu'on aime les basses et viles fonctions de l'Homme






Ponctué de dialogues ésotériques prenant souvent des tournures obscènes, Singapore sling pourrait paraitre scabreux, sale, immonde mais le N/B somptueux presque glacial, la féerie des décors digne d'un conte surréaliste et le lyrisme de certaines scénes font du film une oeuvre quasi unique qui malheureusement souffre d'une narration en dents de scie.
Nikolaidis s'attarde parfois trop sur certaines séquences comme les interminables scénes de vomi à table qui s'eternisent et provoquent lentement l'ennui.
Pourtant l'ennui est vite oublié par l'incroyable puissance des images et la fascination qu'elles provoquent jusqu'au final, veritable jeu de massacre où les situations se retournent.
Voilà un des atouts du film, à chaque moment d'ennui ou de lourdeur narrative, lorsque le récit semble s'enliser, c'est pour mieux repartir et séduire par le sordide fascinant des images ou du passage suivant.
Magnifiquement interprété par Michele Valley, actrice francaise qui d'ailleurs récite les moments forts du film en francais, et Meredith Herold, actrice américaine, en totale roue libre, tout à tour hystèriques, nevrotiques, épileptiques aussi bien diablesses que déesses, Singapore sling c'est un peu Alice au Pays des merveilles, ici Singapore aux pays des Deviants, là où l'envers du miroir serait un jardin empoisonné jonché de mares d'urine et de vomi dans lesquelles on plonge et se noie pour atteindre l'extase qui débouche sur la petite mort.. voire la mort.

Voila un film pour amateurs de bizarreries expressionistes dignes d'un certain cinéma allemand dans sa face trash.
Empli de desespoir dissimulé sous le graveleux et l'abjecte qu'adoucit un certain humour qu'on qualifiera de poli, volontairement provocateur, voilà un trip décadent qui risque d'en degouter plus d'un et d'en régaler tant d'autres.
Du pipi, du caca, du vomi, des viols, de la déviance.. Tout pour faire passer un excellent moment à Eric sous sa couette, un Pere noel en chocolat et sa boite de bouchées arome tarte meringuée au citron à ses cotés



Delicieuse soirée, thx mon Gremlin d'amour

Le corbeau qui ne vomit pas sa purée de kiwis mais electrifie du bout de l'aile le pénis de ses jeunes amants.
