La Legge violenta della squadra anticrimine / Magnum 44 spécial - Stelvio Massi (1976)

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manuma
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La Legge violenta della squadra anticrimine / Magnum 44 spécial - Stelvio Massi (1976)

Message par manuma »

Jacovella est un flic bien busy. Malgré les pressions faites sur sa famille, il harcèle le parrain local, le peu loquace Dante Ragusa, dans l’espoir de le faire tomber, aimerait bien retrouver le jeune Antonio Blasi, recherché pour tentative de braquage et meurtre d’officier de police et doit dans le même temps faire face aux vives critiques du journaliste Maselli, ne faisant rien qu’à l’embêter en dénonçant régulièrement ses méthodes de travail que l’on qualifiera pudiquement de … grande proximité avec le client.

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La Legge violenta della squadra anticrimine est la septième réalisation de Stelvio Massi et son quatrième poliziesco. On tente ici de s’éloigner un peu des histoires de super flic justicier à la Roma Violenta et consort. Le ton se veut relativement sérieux, plus en prise avec la réalité sociale de l’Italie des années 70 et, par conséquent, plus engagé politiquement. Une volonté d’authenticité que l’on ne peut que saluer au sein d’un sous genre généralement moins à cheval sur la vraisemblance et moins responsable quant aux messages idéologiques qu’il véhicule.

Malheureusement, pour que le film puisse se hisser à la hauteur de ses ambitions, il aurait fallu Tonino Guerra et Francesco Rosi au scénario ou, pour rester dans le secteur bis, un Fernando Di Leo des grands jours. Le hic ici, c’est que l’on doit se contenter de ce roublard de Dardano Sacchetti à l’écriture, qui nous pond une histoire cousue de fil blanc, empilant clichés et personnages stéréotypés. Le film peine en particulier à faire exister sa galerie de personnages, comprenant flic aux méthodes brutales, las de voir les vilains toujours s’en sortir (John Saxon), journaliste de gauche toujours prompt à dénoncer les brutalités policières sans réfléchir à la complexité de la situation sur le terrain (Renzo Palmer) et jeune lascar doux rêveur s’embarquant dans un hold-up foireux (Lino Capolicchio).

Niveau action, le morceau de bravoure de film, livré en début de métrage, ne révolutionne pas le genre non plus puisqu’il s’agit de la classique séquence de hold-up sanglant virant à la poursuite automobile avec prise d’otage (avec fin peu enviable pour l’otage en question, donnant d’ailleurs lieu à une impressionnante cascade). Du moins cette scène est-elle bien emballée et – une marque de fabrication du style Massi si j’en juge également par Squadra volante et Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer ? dont il avait signé la photographie et qui contenait une séquence de course-poursuite à pieds aux qualités similaires – très bien intégrée au cadre urbain dans lequel elle se déroule. On sent vraiment par moment la scène filmée à la volée. Reste que, sorti de ce passage d’une belle efficacité, on n’est globalement moins bien servi que chez Girolami ou Lenzi et que Massi foire brillamment son climax, le démarrant par un joli petit moment de tension pour étrangement nous expédier en 2 secondes le (prévisible) rebondissement final et conclure le tout sur un ton relativement indifférent là où il aurait peut-être fallu donner dans le coup de poing pour marquer les esprits.

Pas inintéressant donc pour l’amateur de polizieschi, et sans doute l’une des ½uvres les plus ambitieuses de Stelvio Massi, mais pas indispensable. En tout cas c’est toujours mieux que le léthargique Il Commissario di ferro du même auteur. Et puis c’est aussi l’occasion de retrouver Lee J. Cobb dans l’une de ses dernières prestations (en parrain aveugle).
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