Loin du paradis - 2002 - Todd Haynes

[Manolito]

Titre US : Far From Heaven

Dans les années 50, dans une jolie petite ville des USA, la vie bien tranquille d'une mère de famille nommée Cathy va être bouleversée par la découverte de l'homsexualité de son mari d'une part, et par son amitié pour son jardiner noir d'autre part...

Entre "Velvet Goldmine" et "I'm Not There", Todd Haynes poursuit sa démarche "post moderne" très portée sur la citation et la référence culturelle avec ce mélo qui se veut un pastiche des films Universal de Douglas Sirk. Mais cette démarche sert surtout à porter un regard rétrospectif sur l'amérique des années 50, sa "douceur de vivre" trompeuse, sa société réactionnaire et figée où tout restait à changer. Le procédé peut paraitre facile par certains aspects (le racisme aurait peut-être déjà pu être traité ainsi dans un film hollywoodien de cette époque) ; elle paraît plus audacieuse pour le personnage du mari homosexuel joué par Dennis Quaid. Un personnage qui ne tient en fait pas le devant de la scène et qui est loin d'être décrit de façon unilatéralement positive. Cathy accepte les sacrifices et de se dresser contre les préjugés, même si elle en paie souvent un prix démesuré ; le chemin de Frank vers son idendité est plus tortueux, plus récalcitrant...

Certains ont jugé la démarche de Haynes vaine et inutile. Quitte à voir du Sirk, autant regarder les originaux ! Certes, Mais "Loin du Paradis" reste quand même une belle réussite, visuellement et cinématographiquemeny de très haute qualité. L'interprétation est remarquable, menée par une excellente Julianne Moore. Moi, en tous cas, j'ai bien aimé !

Le film est passé en VM stéréo il y a peu sur Arte. Diffusion correcte (mais pas mal de bruit vidéo quand même), mais bandeaux hideux en début et fin de métrage pour annoncer le sous-titrage pour malentandants et le programme suivant. Berk !

[Jarlow]

Je trouve ce film d'un tres moindre interet que ce que nous decrit Manolito, car si comme il le dit la photographie et la mise en scene sont tres bonnes, ou au moins conformes aux visees de l'auteur, le principal defaut du film est de facon evidente le scenario: interminable enchainement de scenes sans interet autour des coulisses d'une epoque, coulisses decrites de facon plus que previsible et finalement vaguement reactionnaire: on ne peut s'interesser au jardinier noir que parce qu'il est fan d'art moderne, les valeurs familiales sont mises a mal pour n'etre au final qu'exhortees, portrait betifiant d'une gentille mere de famille... Tres honnetement le traitement de "Far From Heaven" m'a autant agace qu'impressionne car je le repete, au niveau visuel le film est reussi, meme sur un ecran de television l'ampleur de la chose saute aux yeux.