
Aprés Gerardmer, il nous faut du crade, du crade en voici!

Vaguement inspiré des écrits de Sade, Una donna di notte n'est jamais qu'une féroce satyre d'Emanuelle que Rossato se fait un plaisir de salir et d'avilir en quatre sketches d'une acidité corrosive qu'il batit autour de son personnage, Bianca Maria, jeune femme frustrée en proie à ses immondes pulsions sexuelles, ce démon du sexe qui la ronge de l'interieur.
Ecrivain en panne d'imagination, Aldo Murati doit rendre un nouveau roman à son éditeur. Il s'inspire alors de sa jeune voisine, Laure, dont il est secretement amoureux en la transformant en une véritable mane qui chaque nuit se mue en vampiresse sexuelle.
De là nait une série d'histoires qui s'emboitent les unes aux autres dans un climat erotique prodigieux, intense que Rossato s'amuse à briser à chaque fois de façon magistrale ramenant ce qui lorgne vers l'euro-trash à une comédie particulièrement acerbe.
Ainsi, Bianca Maria, provinciale esseulée débarquant à la ville avec sa valise en carton, ici en femme fatale, tue le mythe d'Emanuelle en levant dans les toilettes nauséeuses d'un cinéma porno de quartier un bidasse débile acculé sur la lunette des WC, éjaculant au moment où il tire la chasse, les pieds baignant dans l'urine


Elle assassine le cinéma de Jaeckin en s'adonnant à une longue partie de saphisme tribale au son des tam tam vaudous en concluant l'acte par l'apparition d'un nain difforme particulièrement laid au sexe demesuré.


Qu'est ce qu'on aime les nains laids!!

Toute l'esthétique de ce cinéma érotique classe est massacré quand le prude docteur amoureux de Bianca Maria part à la recherche de sa dulcinée, courant à perdre haleine dans les dunes balayées par le vent avant de déraper sur une merde alors que Bianca Maria se fait brutalement sodomiser dans un filet de pêche par un marin rustre, ce même marin qui venait de defequer derrière la dune.

Quoi de plus extatique qu'une bonne et sauvage sodomie apres avoir défequé dit Eric! Fantasmatique!


Toujours plus loin dans sa destruction du mythe, Bianca Maria assassine l'erotisme des oeuvres de D'Amato et pulverise l'aura de la Gemser lorsqu'elle se livre enfin à l'ecrivain, caressant son corps nu avant d'atteindre ses pieds habillés de vieilles chaussettes trouées et odorifères de célibataire qu'elle léche juteusement.


Jubilation extreme, quoi de plus excitant qu'une chaussette usagée, essence même de la virilité, sublimation de l'Homme tel qu'Eric le concoit!!

Le mythe ainsi roulé dans l'excrementiel et le scabreux, l'érotisme classe sali et avili, il ne restait à Rossato qu'à trucider le spectateur adepte de ce type d'oeuvres lors de la séquence finale où la fantasmatique Bianca Maria redevient la tendre Laure qu'il transforme en succube castrant l'ecrivain à l'aide d'un rasoir à main

Véritable comédie décapante, destructrice, magnifiée par une somptueuse photographie et une mise en scéne à l'avenant, Una donna di notte, réalisé par un Rossato plus frondeur que jamais, est une representation, l'archetype même plutôt de ce cinéma italien iconoclaste et transgressif qui sous couvert d'humour noir brise les mythes et les valeurs morales etablies.
Outre ses qualités visuelles voire parfois quasi oniriques- la scéne de la plage ou celle des toilettes-, ses magnifiques costumes et décors, ses dialogues aussi acérés que le rasoir de Bianca Maria, Una donna di notte bénéficie d'une interprétation des plus correctes d'Otello Belardi, son slip kangourou et ses chaussettes usagées et surtout d'une des plus fantasmatiques catins du genre, le divin visage, le regard à demi clos mais enjoleur, la fesse flasque et le sein mou de la De Selle dans le double rôle de Bianca Maria / Laure, la De Selle qui n'a jamais été aussi belle et enivrante.
Lorraine for ever!

A leurs cotés, notre trans adorée, l'interminable Ajita Wilson se donnant fievreusement à la De Selle dont elle leche goulument l'antre aux milles goutelettes!
Du caca, du pipi, un bon va et vient anal, des chaussettes exaltantes, une castration et de la garce: Chef d'oeuvre dravenien!

Le corbeau qui aprés avoir déféqué adore sucer les chaussettes de ses amants..

