Dans une petite ville plantée au milieu du désert, une bande d'adolescents s'ennuie et saccage la ville. Lors d'un incident, un d'eux est accidentellement abattu par un policier.

Ecrit par Charlie Haas (Gremlins 2) et Tim Hunter (expert dans le domaine des affaires socio criminels en milieux pavillonnaires), Over the edge est la septième réalisation de Jonathan Kaplan. Après plusieurs bonnes petites bandes de blaxploitation, cet ex protégé de Corman s’éloignait ici pour la première fois du pur cinéma de genre pour s’essayer à quelque chose de plus ambitieux, un drame de la délinquance juvénile based on a true story, analysant les désastreuses répercutions que peut avoir une urbanisation inadaptée à la population qu’elle est censée accueillir. Soit un savant mixte de film à thèse typiquement hollywoodien et, à travers son sujet et l’approche sans fioriture de Kaplan, de production bis rappelant tout un pan des réalisations et productions Corman des années 50 et 60.
Cette mayonnaise, finalement assez caractéristiques de la teneur générale des réalisations post-cormaniennes signées par les meilleurs poulains de l’écurie seventies à Roger (Cf. les films de Joe Dante et Jonathan Demme de la même époque, qui intègrent également à une intrigue de film de genre d’intéressantes considérations sociales) prend parfaitement. Le résultat tiens de la petite bande coup de poing, jamais didactique, qui n’enfonce pas le clou dans ce qu’elle a à dire (à un personnage de flic borné un poil trop caricatural près), ne cherche pas à rassurer le spectateur, préférant le laisser seul juge de ce qu’elle lui donne à voir. Kaplan, qui deviendra par la suite un petit spécialiste de ce type de cinéma populaire engagé, fait monter la tension graduellement, de façon irréversible, de façon très intelligente aussi, tout en douceur, rendant le déferlement de violence des dernières 20 minutes encore plus percutant. Une séquence que j’ai trouvé remarquablement pensé dans ce final, et qui me semble très représentative de la démarche tout en nuance, presque elliptique du film, c’est celle entre l’éducatrice et le gosse à qui elle demande de lui filer un téléphone pour appeler les secours.
RAS concernant l’interprétation. Les gosses sont bons. On retrouve parmi eux Matt Dillon (qui, contrairement à ce que je pensais, n’a pas le rôle principal ici) et Vincent Spano. Du côté des seconds rôles, pas trop de visages connus si ce n’est ceux d’Harry Northup, vu dans moult productions Corman des années 70, et Andy Romano, 2 acteurs qui sont un peu à Jonathan Kaplan ce que Dick Miller est à Joe Dante.
La très belle photo est signée du futur réalisateur Andrew Davis et la déroutante partition musicale du papa à Jonathan, Sol Kaplan. Le film est connu chez sous le titre Violences sur la ville.