Au XVIe siècle, le pirate anglais Francis Drake embarque pour le Nouveau Monde afin de dérober le trésor des Espagnols. De retour en Angleterre, il sauve la reine d'un complot.

Ce divertissement de cape et d’épée est la dernière des 28 réalisations du grand directeur de la photo Rudolph Maté. Nous contant les exploits de Sir Francis Drake, Le Corsaire de la reine met en scène quelques figures légendaires de l’Histoire anglaise comme la reine Elizabeth I et sa rivale écossaise Mary Stuart. Toutefois, s’il y a bien un semblant de vérité historique dans certaines des nombreuses péripéties du scénario, il convient de ne pas trop prendre au sérieux cette aventure plutôt décontractée. Le seul passage de la rencontre entre Drake et les indiens de Californie - des européens grossièrement grimés s’exprimant dans un anglais impeccable - qui tourne à la farce vaudevillesque et nous résume la découverte de la pomme de terre à une amourette extra-conjugale, suffit à se convaincre que le véracité historique des évènements relatés ici est à fortement relativiser.
Ceci étant dit, la fantaisie un peu triviale avec laquelle Maté s’empare de l’Histoire anglaise me semble commune à bon nombre de productions italo-américaines de ce type, produites à la même époque, et celle-ci n’altère en rien le plaisir que l’on prend à suivre ce récit qui ne faiblit jamais côté rythme et bénéficie à l’évidence d’un budget confortable que l’on retrouve dans des décors riches et variés, des costumes ne lésinant pas sur les frous-frous, une figuration généreuse et de jolies maquettes pour la scène finale de la bataille navale.
L’interprétation n’a rien de mémorable mais ne déçoit pas non plus. Rod Taylor campe avec énergie un Francis Drake ultra héroïque, Irene Worth apporte, elle, un peu finesse à l’ensemble dans le portrait qu’elle brosse d’Elizabeth I, ici une manipulatrice un rien espiègle. A signaler également la présence de Terence Hill, en comploteur au service des Espagnols.
Très bonne surprise que la copie présentée en ce moment sur TCM. Le film est proposé dans son scope d’origine en VOST anglaise (version doublée quand même, le film étant à l’origine une production italienne). Cette copie, tirée sans doute de la version US du film, ne crédite que Rudolph Maté comme réalisateur, alors que la réalisation de ce Dominatore dei sette meri est généralement attribuée à Maté et l’italien Primo Zeglio.
Titre US : Seven seas to Calais