Trois malfaiteurs ont commis un hold-up dans l'Arizona. Lorsqu'il les déloge de l'hôtel où ils se sont réfugiés, le shérif Gifford tue l'un d'entre eux et capture Billy, un jeune métis. Seul Deans réussit à s'échapper. Pour le retrouver, Gifford et son prisonnier entreprennent de traverser le désert. Ils font halte pour la nuit dans un entrepôt tenu par un ami de Gifford. Le lendemain, Deans les trouve et délivre Billy. Gifford se lance, avec son ami, à la poursuite des deux fuyards. Astucieux, Billy parvient à retarder le shérif. Après avoir évité l'affrontement avec un groupe d'Indiens, ils se réfugient dans une ferme. Tandis que Deans négocie avec le fermier, Billy surveille les alentours. Déjà, les Indiens reviennent à la charge...

Un peu moins de 10 ans avant son Rambo, Ted Kotcheff signait cette étrange chasse à l’homme dans laquelle les forces poursuivantes, représentées par un shérif inflexible, ne sont là aussi pas celles dont on épouse la cause, les deux « héros » du film étant en fait un vieux braqueur de banque un peu trop réglo (Gregory Peck) et son jeune partenaire, le métis Billy two hats (l’explication de son surnom donne par ailleurs lieu à une séquence assez touchante).
Le film n’est pas une entière réussite. Filmé dans des paysages désertiques israéliens certes impressionnants mais qui peinent à nous évoquer le sud-ouest des Etats-Unis et desservi par des acteurs pas mauvais mais tout de même curieusement castés (Gregory Peck en bandit écossais, Jack Warden en sheriff dur à cuire … on a un peu de mal à y croire), Billy Two Hats s’avère néanmoins une œuvre originale, passionnante à suivre, en particulier pour tous ceux sensibles au style sombre et subtil de son scénariste. Car plus qu’un film de Kotcheff, il s’agit là d’un film portant la griffe du talentueux Alan Sharp. A des degrés divers, on retrouve en effet là dedans les mêmes personnages fatigués, désabusés, courant après une utopique seconde chance pour ne trouver en bout de piste qu’une fin brutale et sans gloire, le même style romantique new age, un peu elliptique, légèrement philosophique, que dans The Last Run, Fureur apache et La fugue. Avec en plus ici – peut-être la touche Norman Jewison, producteur du film – un message anti-raciste plutôt bien amené et développé.
On regrettera en revanche que cette belle atmosphère crépusculaire soit par moment alourdie par des dialogues et une symbolique biblique un peu pesante et que la réalisation de Kotcheff, artisan très efficace mais n’ayant jamais fait preuve d’une grande personnalité, ne soit pas du même calibre que celles de Fleischer, Aldrich ou Penn. Bref, ça reste au final seulement une intéressante curiosité.
Enregistré sur Ciné Cinéma Culte (ou classique … j’sais plus). Copie malheureusement plein cadre. Titre français (un peu nul, au passage) : Un colt pour une corde.