Clayton Price est un ex-tueur à gages du gouvernement américain en planque au Mexique. Devenu incontrôlable et traqué par ses anciens employeurs, il rencontre deux touristes qui décident de l'aider dans sa cavale.

Une filmographie très inégale mais passionnante que celle du ciné/téléaste Arthur Allan Seidelman. Entre 2 TV of the week sur la schizophrénie ou l’anorexie, on croise en vrac dans cette œuvre foisonnante un film de jeunesse de Schwazenegger (Hercules in New-York), moult épisodes de séries télé à succès des années 80 (Magnum, Hill Street blues, Arabesque), une production Cannon de la dernière heure (le béta Rescue me, avec Michael Dudikoff) et plusieurs œuvres fantastiques bisseuses (The Caller, prod Empire avec Malcolm McDowell, Echoes avec Nathalie Nell ) dont un intéressant film de science-fiction d’après Arthur C. Clarke, Trapped in space. En fouillant un peu plus, on peut même y dégoter un western TV avec Elizabeth Taylor et George Hamilton (Poker Alice, vu en diagonal sur Canal à la fin des années 80 et plus aucun souvenir de la chose pour ma part).
L’oeuvrette qui nous intéresse aujourd’hui est un DTV tourné au Mexique en 2003 qui tient aussi bien du drame romantique triangulaire réunissant un écrivain fauché, un tueur à gages à la solde de l’Oncle Sam et une jolie mexicaine au passé trouble que du suspense de politique-fiction avec agents du gouvernement traquant notre tueur professionnel on the loose sur le territoire mexicain tout en dissertant sur le sale boulot qu’on leur donne à faire. Puerto Vallarta squeeze débute vraiment mal, par une séquence d’assassinat filmée n'importe comment et, du côté de l’intrigue, une situation de départ assez abracadabrante (notre écrivain sans le sous accepte tout de même de conduire à la frontière mexico-américaine un tueur à gages qu’il vient juste de voir abattre froidement 2 types !). Et si du côté du scénario cela s’améliore progressivement, avec quelques péripéties inattendues et des personnages s’avérant au final assez intéressants, on ne peut guère s’enthousiasmer démesurément pour la réalisation de Seidelman tirant, comme cela était déjà le cas sur Trapped in space, constamment vers le bas, au mieux vers le quelconque, ce qui aurait pu être en d’autre mains une œuvre très attachante dans son portrait relativement étoffé de 3 êtres blessés par la vie en cavale.
Sans torpiller totalement son film, Seidelman livre donc un travail bâclé et impersonnel qui ne rend jamais justice aux bonnes idées d’un scénario certes pas toujours carré – le virage de milieu de métrage vers le mélo rétro est un peu abrupt – ni très adroit – les digressions oniriques représentant les cauchemars du vétéran vietnamien manquent notamment un brin de finesse - mais indéniablement ambitieux dans son mélange de genres.
En la circonstance, l’interprétation est un gros plus ici, masquant la paresse de la réalisation. Scott Glenn est impec dans son habituel emploi de gueule cassé, Craig Wasson enfile courageusement le rôle ingrat du loser cocu, et Harvey Keitel, là pour le cacheton à l’évidence, n’a aucun mal à donner un peu de relief à son rôle d’agent du gouvernement désabusé face au jeunot plein de principe incarné par Jonathan Brandis (dans l’un de ses derniers rôles).
La musique est signée Lee Holdridge. Je ne sais pas trop quoi penser de son travail. C’est une très belle partition orchestrale aux accents latino qui donne par moment à l’ensemble une étonnante stature de production cinématographique de série A. Mais c’est aussi une musique aux élans romantiques un peu too much, qui menace régulièrement de faire sombrer le film dans le kitsch.