Le signe de la croix (1932) Cecil B.DeMille

[Jeremie]

Etonnant péplum prè-Code Hays que ce Sign of the cross, avec tout ce qu'il faut de décors fastueux et de sadisme, de jolies chrétiennes, de vilains despotes et d'impératrices lascives.

Après l'incendie de Rome, les chrétiens vivent d'avantage dans la terreur : Néron demande à ses soldats de traquer le moindre serviteur de Jésus, histoire de nourrir un peu ses lions affamés. Mais la traque est mise en péril par la passion que voue le haut gradé Marcus Superbus à la gentille chrétienne Marcia...

Outre sa reproduction soignée de Rome et ses fabuleux clichés cités plus haut, Sign of the cross séduit par ses audaces graphiques, de son érotisme léger mais appréciable, à sa cruauté radicale. Avant d'endosser la tenue de Cléopatre chez le même DeMille, la frenchie Claudette Colbert s'éclate en impératrice venimeuse, se prélassant dans un gigantesque bain de lait (d'aînesse !!), rejoignant de temps à autre un Claude Laughton tout aussi cabotin et génial en Néron extravagant.

Gamin torturé (hors-champs bien sûr), (gentilles) orgies de débauchés où l'on lâche la virginale et innocente Marcia qu'on essaye de distraire des champs chrétiens par des danses impudiques, chrétiens lardés de flèches...et surtout une toute dernière partie carrément barbare, où DeMille exploite à fond les horreurs des jeux du cirque.
Ebabis (mais amusés), l'on y voit des combats de gladiateurs ou de lutte (avec des gants hérissés de pointes, des fourches, toussa toussa) , et une utilisation étonnante d'animaux exotiques : une femme est attachée et laissée en pâture à une groupe de crocodiles affamés, l'on lâche des tigres et des lions en masse (bonjour l'ambiance sur le plateau !!), des éléphants écrasent et bouffent les pauvres victimes mises à leur disposition, une demoiselle est ligotée à une colonne à quelques centimètres d'un énorme gorille...
Le top étant un combat opposant des amazones à des...nains ! Et hop, une décapitation par ci, un empalement par là. Du bis avant l'heure...


Des joyeusetés à découvrir ici : http://fr.youtube.com/watch?v=B51rlZ0iK-o

Dispo dans le coffret Cecil B.Demille en zone 1, avec ST français...



YEAH !!

[Kekulé Von Sardonik]

Mon dieu, mais c'est Erik, le chimpanzé de Bela Lugosi dans "Murders In The Rue Morgue" ! Il a rempilé pour un péplum !

Ça me fait regretter de ne pas avoir pris ce coffret sur Amazon lors des soldes de l'an dernier, car maintenant il est vraiment pas donné.

Sinon, je rêve ou la fille elle a pas de vêtements ? Ces films pre-code c'était quand même quelque chose.

[milton arbogast]

Sinon, je rêve ou la fille elle a pas de vêtements ? Ces films pre-code c'était quand même quelque chose.

...non non non, on ne rêve pas, elle tout ce qu'il y a de complètement a poil toute nue dessous les fleurs!
...image magnifique qui m'a fait fantasmer pendant des années avant que je réussisses ENFIN à le voir il n'y pas très longtemps.
La dernière scène de cirque est en effet hallucinante de sauvagerie; rien à voir avec le QUO VADIS aseptisé de Leroy!
...Et Claudette Colbert qui se trimballe les trois quart du temps avec des tenues (voire même, pas de tenue du tout) que même au Lido, on oserait pas!
...ah oui, on savait rigoler en c'temps là!
...et puis cette vieille coincée de William Hays est arrivé, et la fête était finie!

[milton arbogast]

...il y a justement un cycle "pre-code era" ces temps ci sur TCM

[Kekulé Von Sardonik]

Enfin vu, dans le superbe coffret zone 1 Cecil B. DeMille d'Universal. Mais si l'éditeur est Universal, il s'agit d'une production Paramount, et cela se voie à l'écran : beaucoup de moyens, de figurants, quelques têtes encore inconnues à l'époque parmi les chrétiens (notamment John Carradine qui a une réplique "Victory, victory"). Beaucoup de conviction également de la part des figurants, les coups de fouet ne semblent pas simulés. Et enfin, une grande modernité dans les dialogues et les situations.

Juste après, j'ai regardé "Four Frightened People" autre film Pre-Code où cette fois Miss Colbert nous dévoile l'arrière de son anatomie dans une anthologique scène de douche ! Surtout, ce film devance de 45 ans les scènes snuff de "Cannibal Holocaust" avec un animal dévoré par une plante carnivore (certes factice mais les cris de la bête sont biens réels). Je suis à peu près sûr que "Four Frightened People" a été une inspiration pour le film de Deodato tant les ressemblances sont nombreuses.

Chose surprenante, le seul DVD-9 du coffret DeMille est "Union Pacific", tous les autres sont des DVD-5 même si les films durent parfois plus de deux heures.