Shine a light - Martin Scorsese - 2008

[DPG]

Quand le plus grand realisateur du monde filme le plus grand groupe de rock du monde, ça donne quoi ? Reponse depuis hier ds une soixantaine de salles en France. Dont le Max Linder avec projo numerique et son qui deboite

Ca reste toujours un peu dur de parler d'un film dédié à un groupe. Forcément, l'appréciation que le public aura du groupe jouera une TRES grosse partie de l'entousiasme ou non qu'il aura à voir le film. Autant un docu peut féderer, informer, plaire à qqu'un qui n'est pas branché par un groupe, autant là, on a un concert pendant 80-90% du temps, voilà, c'est dit.

Une fois précisé ce point, qu'en dire ? Je ne connais pas vraiment les Stones. Bien sur, comme tout le monde, je connais quelques titres, mais avoir déjà entendu "Satisfaction" ou "Angie" a du arriver à n'importe quel être humain doté d'une radio ou d'un poste de télévision. Je partais donc un peu à l'inconnu, allant plus voir le dernier Scorsese qu'un concert des Stones. L'amour que Marty porte au groupe ne date pas d'hier, il a voulu filmer et a fait ça bien. Débauchant une pelletée de chef op oscarisés, installant une machinerie de ouf, il a mis les moyens pour capter la performance new yorkaise de Mick et ses copains. On voit un peu ça ds le début du docu. Machinerie dont les Stones ne semblent pas specialement fans d'ailleurs, mais bon, ils feront avec. Le concert est entrecoupé de qques images d'archives sinon, interviews ou autres, de differentes epoques. C'est sympa.

Reste donc le gros du film : Le concert ! Ben c'est beau. Carré. 1000 fois mieux filmé que tous les DVD live qu'on peut acheter de tel ou tel groupe. L'impression d'immersion est formidable, que ce soit visuelle ou sonore, je me suis surprise une ou deux fois à me rappeler que j'étais ds une salle de cinéma et non pas ds la salle du vrai concert. Les Stones de leur coté connaissent tout autant leur métier, le show est super carré, yen a pour tout le monde, et meme après 40 piges, ils font encore ça avec un entrain et une pêche assez bluffants. Malgré cela, je dois dire que j'ai qd meme trouvé un coté un peu trop lisse à tout ça, un peu trop ampoulé. Peut etre un public un peu trop clean, un peu trop bourge, un filmage un peu trop beau. D'un autre coté, c'est pt etre ça aussi un concert des Stones en 2008, je ne suis pas expert. De ce que j'en vois, il y avait pt etre d'autres périodes plus folles qui auraient d'avantage méritées d'etre couchées sur pellicule. Mais ça reste un avis. Et je ne boude pas mon plaisir, j'ai qd meme bp aimé, bien que spectateur très novice sur le sujet, j'ai pas vu le temps passer, j'ai apprécié l'experience, sans y voir forcement de révolution, mais plus comme un petit plaisir perso que Scorsese s'est fait. Parenthèse recreative non dénuée d'interet en quelque sorte. Après tout ce qu'il nous a offert, on peut bien lui accorder ce droit !

[Manolito]

Une expérience assez triste, au cours de laquelle Scorsese, après le remake inutile de "Infernal Affairs", vient encore fait sa pute de luxe... On nous le montre au début et à la fin, pour bien signaler que c'est un film d'un "grand réalisateur". Et le reste du temps, on se tape un long concert, certes pro et carré, mais avec une sélection de titres d'une rare médiocrités. Un seul petit moment où flotte une (très légère) magie nous rappelant ce qu'étaient les Stones : "As Tears Go By" (et encore, jagger chante de façon ridicule). Pour le reste, ce sont des chansons médiocres, des classiques massacrés (Sympathy For The Devil) ou encore singulièrement affadie (Brown Sugar). Le tout devant un parterre de petites célibataires urbaines et de vieux bourgeois... Bref, une vraie perte de temps... Le filmage n'a rien d'exceptionnel en plus... Je ne comprends même pas qu'il soit sorti en salles en France en fait...

[marvin]

Dur le Manolito.

Pour ma part, sans évidemment égaler "The last Waltz", c'est quand même assez classieux. On va me dire que les "vrais" stones c'est pas censé être classieux. Mais bon, ça va faire un moment que le groupe est devenu Barnum à lui seul. Ca fait donc quand même plaisir de les retrouver dans une salle à dimension humaine ( Keith Richards le résume bien avec son " It's good to see anybody") et de les voir jouer du vrai wock n' woll sans les poupées gonflables et light-shows super laser de la mort.

Je trouves pas la setlist particulièrement déséquilibrée pour ma part. Elle balance pas mal entre classiques (exécutées parfois à la truelle il est vrai, par exemple "Sympathy..." malgré une superbe entrée en matière) et raretés jamais jouées depuis un moment. On se serait facilement passé des guests "de luxe" (?) comme Jack White ou la Aguilera (même si les séances de touche-touche avec jagger sont assez droles: "I've loved it" ). Par contre, l'arrivée de Buddy Guy amène le moment où le concert prend toute son ampleur. Tout le groupe est en osmose sur cette chanson ( "Champagne and reefer") et en admiration devant cet immense bluesman. Le morceau nous vaut d'ailleurs 2 plans parmi les plus beaux du film: celui sur le visage de Keith R. crachant son clope au ralenti (sous un éclairage dantesque) et le plan hypnothique sur le visage de Buddy Guy pendant un temps plus long qu'on a l'habitude de voir (une suspension temporelle "à la Mann" dans un concert-film, il est fort le Marty).
Le film, par ses apartés, montre également l'évolution des stones, tiraillées entre l'énorme machine à fric (Mister Jagger en patron de "sa" multinationale de l'entertainment. Un peu méchant mais l'énergie absolument affolante qu'il déploie sur scène pardonne presque tout....Oscillant constamment entre la limite du grotesque assumé et la bombe sensuelle, c'est hallucinant) et le désir sincère de faire du simple rock : ce bon vieux Keith qui n'est jamais aussi heureux que quand il prend sa six cordes pour asséner ses riffs parfois apprximatifs mais toujours sciants. On sent d'aillleurs chez Scorses une vraie sympathie envers ce personnage à qui il réserve quelques uns des plus beaux passages (même s'il tronque ses escapades vocales par des images d'archives...connaissant le timbre assez limité du Monsieur, on ne lui en voudra pas trop mais quand même)

Parce que, quoiqu'en dise Manolito, c'est à des trucs comme ça qu'on reconnait qu'on a un putain de réalisateur aux manettes et pas juste un mec là uniquement pour capter une performance live lambda. Ca se voit aussi à ses petits côtés humains volés à droite et à gauche (ce bon vieux Charlie Watts creuvé après seulement 2 chansons ; Les plans où Jagger et Richards partagent le même micro, truc qui doit pas arrivé souvent; Richards qui offre sa guitare sur un coup de tête à Buddy Guy)... Et puis, merde, c'est quand même plus que super beau. Avec Robert Richardson à la manette générale de la photographie, on retrouve bien évidemment le style "opératique" du Scorsese actuel et il y a pas à dire, ça se marie magnifiquement avec le côté rococo du Beacon Theatre et avec la musique. Si on rajoute à ça, la liste des D.P. qui tiennent les diverses caméra (un rêve de cinéaste et une floppée d'oscarisés dans la même salle), ça tire vers le bonheur.

Bref, une petite récré pour Scorsese comme le dit DPG. mais des récréations comme ça, on en redemande (je dois être un vieux bourgeois )

[Dragonball]

Il est de bon ton aujourd'hui de descendre les Rolling Stones, mais le concert filmé par Scorcesse revient heureusement remettre quelques pendules à l'heure : Les Stones en lives restent une expérience extrement plaisante, même lorsqu'on se trouve uniquement devant un écran de cinéma.

Les ayant déjà vu plusieurs fois sous une chaleur étouffante au milieu de milliers de personnes, je me suis même dit plusieurs fois au court du film que s'était tout de même sympa pourvoir les écouter tranquillement dans un des confortable fauteuil du Max Linder !

Après, pour ce qui est du film en lui même, Scorcese ou pas, je ne suis pas sûr que ça change grand chose. C'est certes très bien filmé, mais bon mis à part certains très bon angle de vue, ça reste tout de même assez classique. De même que les petits extaits d'archives qui parsèment le film.

Après, reste que paradoxalement, on ressent quand même une certaine gène, surtout quand on est fan des Stones, de les voir se mettre poliment en rang pour saluer Bill Clinton, sa famille (Il y a quelques années, Mick Jagger aurait probablement réservé le même sort à Hillary qu'a Margaret Trudeau ! ), et toute une tripotée d'invités surement trié sur le volet.

Beaucoup plus problèmatique, voir le groupe évoluer devant des centaines de Top Model quasiment toute amorphes (A part lever les bras, elles ne savent pas faire grand chose ! ) et qui ne connaissent probablement pas la majoritée de leurs chansons a quelques chose d'assez triste.
Malgré la qualité de la performance des Stones, on se croirait parfois devant un concert privé de M6, et tout celà manque parfois d'un peu d'âme.

A ce propos, le très court extrait d'un vieux concert des Stones, avec ses fans hystériques et ses débordemements, sonne comme un triste rappel d'un passé malheureusement aujourd'hui révolu, les concerts étant depuis bien longtemps parfaitement bien huilés.

Reste que là, dans "Shine a Ligth" ne pas voir de sécurité apparrente, ni visiblement aucun mecs gigotant dans tous les sens ni même de filles s'évanouir, ça fait quand même bizarre. Parce qu'après tout, c'est quand même ce qui se passe la plupart du temps dans ce genre de concerts. D'ailleurs, j'étais assez surpris que le public, surtout dans les premier rang, ait autant de place pour se mouvoir. Là encore, pas très réaliste tout ça !

Si c'est un peu facile de traiter aujourd'hui les Rolling Stone de bourgeois, le publique de Shine Light, lui, l'était assurment, d'ou la désagréable impréssiont de voir non pas des fans, mais des acteurs mimant l'émotion.

D'ailleurs, les "vrai" concerts des Stones ne sont pas remplis de Top Model et de petit minet mais le plus souvent des quadras bedonnant fringué n'importe comment !

Enfin bon, c'était tout de même très sympa, même si ça ne remplacera l'energie des concerts des années 70 et 80 (Bizarrement il me semble uniquement dispo en VHS !) et qu'évidement, Gimmie Shelter, sorte de némessis de ce "Shine light" décidment bien policé, reste l'expérience "Stonienne" la plus intense !

[Gronf]

J'aime bien les Stones sans pour autant leur vouer un culte irrationnel.
J'aime bien Scorsese sans pour autant non plud lui vouer un culte irrationnel.

Dans le Rock'n roll, les Stones ont signé des morceaux devenus des classiques, des incontournables. Dans le cinéma, Scorsese a mis en scène des films devenus des classiques, des incontournables.

Je n'étais pas particulièrement intéressé par "Shine a light" mais ma femme, qui admire les Stones, m'a convaincu.

Verdict:

Je ne sais pas si c'est parce que c'est la 1ère fois que je vois un concert sur grand écran mais j'ai trouvé que c'était quand même autre chose que n'importe quel concert qui sort en dvd. Scorsese, c'est quand même pas un nain et l'immersion sur scène est plus que convaincante et certains plans sont impressionnants.
Les Stones ont toujours la pêche, Mick Jagger en tête.

Mais il y a quand même de gros points noirs à commencer par la set list qui ne représente pas, à mes yeux, ce que les Stones ont fait de mieux. Et certains m'ont paru assez baclés.

Ensuite, ça m'a paru un peu trop propre, rien ne dépasse, il manque comme un petit grain de folie, celui du rock'n roll le rock'n roll. Et ce n'est pas le parterre de mannequins au bord de la scène qui aident à transformer ce concert pour la fondation Clinton en monument rock'n roll. Je trouvais qu'il y avait quand même pas mal de pétasses pendant la projection et parès quelques recherches, il semble qu'elle aient été placées là pour l'occasion.

Et que fout Christina Aguilera à ce concert?

Enfin, il y a quand même pas mal de couacs, la guitare de Keith Richards faisant à de trop nombreux moments un peu tâche et des fluctuations dans le rythme de certains morceaux.

Par contre, un moment vraiment impressionnant, le passage avec Buddy Guy. Putain quelle voix, quelle force!

Bref, c'est pas mal mais pas non plus incontournable.

[Manolito]

Test du bluray Paramount chez highdef digest :

http://bluray.highdefdigest.com/1537/shinealight.html

Comme pour "Top Gun", Paramount se démarque en offrant deux options sonores plein débit à savoir le truehd et le dts master : et à nouveau on constate que ces deux formats qui devraient restituer exactement le même signal (la bande master, ni plus, ni moins) donnent des résultats légèrement différents... Ce qui prouve bien que tout procédé de conversion ou/et zippage soi-disant "neutre" ont une influence sur le résultat sonore final...