Un petit garçon israélien prénommé Menahem évolue au sein d’un contexte familial particulier, enclin à vivre la religion au quotidien. En effet, le père exhorte l’enfant à suivre de près les commandements de la Torah, quitte à lui demander de déchirer une simple image taxée d’idolâtrie.
Le film de David Volach parvient à dénoncer les dérives occasionnées par la prédominance du religieux au sein de la cellule familiale sans pour autant en présenter une peinture complètement manichéenne. The Father n’est pas un monstre, adore sa femme et sa progéniture mais il octroie, à tort, à Dieu la charge d’asseoir des relations humaines dès lors fixées et en cela désubstantialisées par la doctrine. Refoulée ou entièrement réaccordée à la Foi, l’émotion affleure pourtant, via un regard, sourire ou une caresse. Conformément au rigorisme de l’exercice religieux, la mise en scène demeure très épurée, multipliant les plans fixes et, de manière générale, privilégiant un rythme extrêmement lent. Opposée à la contemplation de soi induite par l’introspection, l’observation émerveillée du monde extérieur caractérise les scènes soumises au regard enfantin. Les animaux (dénués d’âme d’après le paternel), la nature mais également la mort dévoilent leurs secrets à l’Innocent. Deux univers se confrontent donc, séparation tant douloureuse qu’exempte de véritable passerelle. Clef des cieux, la Foi ne permet pas d’ouvrir le cœur des hommes et, à ce titre, se trouve parfois à l’origine de grandes tragédies - intimes et collectives...
My father, my lord, David Volach, 2007
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team