Les 55 jours de Pékin - 1963 - Nicholas Ray

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Manolito
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Les 55 jours de Pékin - 1963 - Nicholas Ray

Message par Manolito »

1900, en Chine... l'Impératrice soutient la révolte populaire des Boxers contre les présences occidentales en Chine. Les Boxers assiègent alors le quartier fortifié dans lequel se sont réfugiées les délégations des pays occidentaux. Commence un long et violent face à face...

A la fin des années 50 et au début des années 60, le producteur américain Samuel Bronston met en place des productions à grand spectacles tournées en Espagne, jouées par des castings internationaux et d'énormes budgets et réalisées par des metteurs en scène hollywoodiens confirmés. Ce seront Anthony Mann (Le Cid, La chute de l'Empire romain) et Nicholas Ray (Le roi des rois, Les 55 jours de Pékin), ce dernier étant alors très en froid avec Hollywood, en particulier après la production tumultueuse de "La forêt interdite".

En 1963, Bronston confie à Ray la réalisation d'une épopée restituant la révolte des Boxers, en 1900, guerre de quelques semaines entre la Chine et plusieurs puissances coloniales, dont la péripétie la plus romanesque est le siège du quartier international de Pékin ici retracé.

En vedette, nous avons Charlton Heston (déjà dans "Le Cid"), intrépide officier des Marines américain ; Ava Gardner en comtesse russe au passé trouble ; et David Niven en diplomate anglais au passé militaire.

Pour l'occasion, une ville copiant le Pékin du début du siècle est entièrement bâtie en Espagne, et des figurants asiatiques sont rabattus de tous les coins d'Europe. Le spectacle est évidemment fastueux, les décors Enormes et délirants. Certaines scènes de bataille sont de vrais grands spectacles (la prise de la muraille, la tour de siège avec les fusées). D'autres sont autrement moins convaincants, avec cette scène d'infiltration d'un camps chinois par les occidentaux, d'une mollesse à toute épreuve et aux ficelles en tous points grossières.

"Les 55 jours de Pékin" ménage aussi une large place à des séquences historiques parfois réussies (les motivations du personnage joué par Niven, ses rencontres avec les autres occidentaux) ; parfois plus discutables (le côté chinois nous paraît évidemment un peu partial, et surtout un peu kitsch, avec l'anglais Leo Genn en grand général mandchou !). Côté intimisme, de la place est là aussi largement accordée : à nouveau, la réussite (la séquence entre Charlton Heston et la petite fille) le dispute au moins convaincant (à peu près tout ce qui tourne autour d'Ava Gardner !).

Bref, du bon et du moins bon, du monumental et du toc, le tout mélangé dans un spectacle au sujet historique assez original, fastueux, d'une ampleur "live" presque inimaginable aujourd'hui suite à la généralisation des effets spéciaux numériques... Un bon film d'aventures parfois un peu boiteux, mais porté par les personnalités complémentaires de Charltin Heston et David Niven. Ce qui n'est déjà pas rien...

La production des "55 jours de Pékin" fut notoirement chaotique, les Stars ne s'entendant pas toujours très bien entre elles, le cout de production monstrueux causant des soucis financiers... Surtout Nicholas Ray, malade et, paraît-il, fâché avec Bronston, quittera le film en cours de route et sera remplacé par exécutants. Ce sera pour ainsi dire la fin de la "grande" carrière du réalisateur de "La fureur de vivre", qui ne retournera derrière la caméra que bien plus tard, pour des petits projets de cinémas expérimentaux...

"Les 55 jours de Pékin" appartient à un catalogue de films indépendants et ne se trouve pas édité par des Majors. En France, c'est Opening qui l'édite et le réédite très régulièrement depuis 1999, si bien qu'il se trouve facilement à prix cassé.

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Il passe en ce moment sur ciné cinéma classic. Le film a été tourné en technirama (35mm à défilement horizontal) permettant de tirer des copies à défilement vertical 70mm (avec mixage sonore sur 6 pistes) de haute qualité, ce qui est le format format d'origine de ce film. La copie (française) proposée respecte le cadrage 2.20 de ces deux formats, mais la diffusion est VM mono comme toujours (malheureusement) sur ciné cinéma classic. Par ailleurs la copie, agréable, est tout de même loin d'être aussi propre et stable qu'on pourrait le souhaiter pour un film aussi connu et aussi spectaculaire.
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