Trade - Marco Kreuzpaintner (2007)

[Superwonderscope]

Sorti en Z2 chez FIP (distribué par Sony)
2,35:1 16/9 . Vost 2.0 et VF 5.1
1h55

Kevin Kline joue le rôle d'Un policier à la recherche de sa fille disparue 10 ans auparavant. sa route croise celle du jeune Jorge, parti à la recherche de sa sœur depuis le Mexique. Elle a été enlevée par un gang revendant aux enchères de jeunes filles aux USA, en compagnie d'une jeune polonaise, Veronica et d'autres jeunes promis à l'esclavage. Du Mexique à la traversée de la frontière, elles sont soit violées, battues et transportées à travers les États Unis.

"l'esclavage moderne expliqué au grand public", tel est le résumé qu'on peut faire de Trade. Un sujet difficile, avec un traitement prévisible et attendu. le parcours de la jeune mexicaine est traité avec pas mal de pudeur, sans excès de voyeurisme ou d'exploitation infantile. les amateurs (mateurs) de chair infantile en seront pour leurs frais. Tout en ne faisant paaas abstraction du sujet même, à savoir que chaque année, 50 000 enfants/adolescents disparaissent sur le territoire méricain à des fins d'esclaves sexuels, de prostitution et sont vendus par des réseaux extremement bien organisés.

Le film pointe du doigt la mafia russe (bien sur)), les gangs mexicains et l'incurie de la police américaine, préférant arrêter le réseau plutôt que de sauver les enfants. Le film est parfois coup de poing dans son discours, mais reste très démonstratif dans son approche.

Un seul personnage demeure vraiment intéressant et ambigu, c'est celui du trafiquant mexicain, Manuelo (Marco Perez, excellent), tiraillé entre sa famille, sa croyance en Dieu et ses exactions envers son propre peuple. le film tente de montrer sa schizophrénie, son tiraillement perpétuel entre son devoir et ses racines. bien vu.
Autre personnage intéressant, celui de la jeune polonaise , Veronica. Partant aux USA pour travailler et aider son enfant, elle fait partie de nombre de jeunes femmes de l'ex bloc de l'est à être précipitée dans le monde de la prostitution. Sa trajectoire est édifiante. par là, le film réussit beaucoup mieux dans la description de certaines individualités que dans le portait de groupe. Kevin Kline joue les utilités, et bien que pro dans sa démarche, ne semble pas plus concerné que cela, malgré son trauma.

Ceci dit, les méchants sont suffisamment réussis pour tenir l'histoire cohérente et le spectateur éveillé (mention spéciale à Zach Ward, particulièrement ignoble)
Le film, produit par Roland Emmerich via sa société Centropolis, a connu une sortie discrète aux USA et en Allemagne. Il arrive en DTV chez nous, dans une édition médiocre de chez FIP avec une vo 2.0 (n'importe quoi), des st français et un making of.