Il n'y a absolument aucun scénario, c'est dramatique. Succession de saynètes érotiques et touristiques sur fond d'italo-disco 75... j'aime bien Fidenco, mais c'est de loin la plus mauvaise OST qu'il ait composée. La chanson du générique est assez affreuse, en décalage total avec le film, on a plutot à faire un musique de western spaghetti comique. Sur un Black Emanuelle, ça ne colle pas vraiment.
Emanuelle part donc à Bangkok faire un reportage sur le roi de Thaïlande. elle finit par se déshabiller beaucoup, coucher beaucoup, croise son Roberto, fait du Body Body à bang-fuckink-kok, se fait violer, dit merci, et va faire des photos, beaucoup beaucoup. Puis va au Maroc, croise son Roberto, fait des fouilles archeologiques, couche beaucoup, faire des photos beaucoup, beaucoup.
Laura Gemser est belle, assurément, comme toujours. Sourire, corps, mouvements corporels, jeu d'actrice : elle est parfaite. Le film est un hymne à Laura, ça se voit.
Malheureusement, il n'y a pas grand chose d'autre et c'est bien le problème. Dire qu'ils se sont mis à trois pour écrire ça, il y a de quoi se poser des questions!
Visuellement, d'Amato (qui a fait la photo) se débrouille plutot bien et offre un travelogue digne d'une brochure Pierre et Vacances. Les temples, les rivières, on en a meme un peu pour le cerveau sur un terrain de fouilles archéologiques (bon, on voit ça 5 secondes), mais aussi des animaux.
Côté frissons : une scène de cruauté animale live où une mangouste attaque (ce que j'ai cru voir être) un cobra et finit par le dévorer. Puis il y a une scène assez inexcusable de viol collectif. Ok, on est en pleine exploitation italienne 70's. mais bon. D'une phallocratie et d'un mépris -bon déjà, exciter le chalant hétéro avec du viol, c'est limite- total, avec la voix d'Ivan rassimov en off, ajoutant que seule Emanuelle est capable de dominer sa libido et d'avoir un orgasme, un vrai. Comme quoi il faut qu'elle se fasse violer pour 5 mecs pour le comprendre. Après, comme si de rien n'était : merci les gars et, bah, vous faisiez votre boulot de protéger le roi


Défilé de gueules bis : venatino venantini, Giacomo Rossi Stuart en période pré-mullet, bien sur Gabriele Tinti, Ely Galleani et Ivan rassimov, le seu lacteur qu'on voit à poil. Il y a une scène ravissante de partouze sous drogue, ou seules les trois nanas sont à poils pour coucher avec deux mecs habillés. Erotique oui, mais on a compris à qui s'adresse le film. Réalisme dans les scènes de bain : qu'est-ce qu'elle est propre, Emanuelle, à se doucher tout le temps. Puis aussi dans les scènes lesbiennes qui abondent (nanas à oilpé) mais surréalisme sexuel dans les scènes hétérotes (pas l'ombre d'une bite). Non pas que ça manque.
Mais bon, comme il faut meubler le métrage, le film fait partie des films qui ont trouvé la formule répétitive : cul/tourisme/cul/tourisme/cul/tourisme/cul/tourisme/sentiments/on pleure/ fin. C'est joli à voir grâce à Laura, mais c'est quand même chiant car il ne passe rien.
Je préfère largement Emanuelle in America ou même le premier Black Emanuelle, beaucoup mieux écrit, avec un scénario plus construit et des images nettement mieux rendues.
Vu sur le dvd z2 polonais. En version italienne 5.1 qui ne sert à rien. Un souffle permanent règne sur la piste sonore. Seuls les bruitages semblent répartis sur les canaux. La musique de Nico Fidenco est sur les canaux avant (et pas en stereo). Durée : 88 mn. 1.85:1.16/9.
Chose amusante : il s'agit d'un générique en français - qui semble refait pour le dvd, en incrustation video assez moches-. les droits étant détenus par Studio Canal, ceci semble expliquer cela.
Boni : 4 films annonce (Black Emanuelle/Orient Reportage/perche violenze alle donne?/In America puis Emmanuelle 2 et Emmanuelle 4)