Countryman est avant tout un film inspiré par Bob Marley et certaines de ses chansons qui d'ailleurs traversent le film, une ode à la culture rasta à laquelle le film est dédié. C'est donc sous fond de jamaïque enchanteresse et de locks virevoltant au son du reggae que Countryman délivre son message bien manichéen.
Il ya d'un coté les bons, de l'autre les méchants. On ne cherche pas plus loin. Par ailleurs, Countryman présente le rastafarisme de façon tout aussi manichéenne. Il oppose de la plus simple façon qui soit rasta et nature, bien et pouvoir, technologie et mal. Ce n'est en aucun cas une étude de cette culture, Countryman donne, le spectateur recoit. Ni plius ni moins.
Dommage car cela donne un coté naïf au tout. On accroche ou non, mais le manque de sensibilisation à cette culture nuit au film., le spectateur risquant de s'ennuyer au mieux de sourire parfois.
Jobson oublie toute vraisemblance au profit du merveilleux qui ici tient une place importance puisqu'il se fait réalité, bien concret, cette magie, ces pratiques vaudous dans laquelle le peuple jamaicain baigne au quotidien, un merveilleux qui devient leur réalité. Tout cela rend Countryman bancal et maladroit. Pourtant au délà de ses défauts, le film est fort attachant et sa naiveté le rend somme toute sympathique.
On se laissera séduire par la beauté des paysages jamaïcains, ses plages de sable blanc, ses forêts impénétrables bordant la mer éclairée les nuits de pleine lune. On bougera langoureusement au son des chansons de Bob sur fond de coucher de soleil rougeoyant. On se laissera charmer par cette magie et ses rites indissociables de la culture rasta, controlant les éléments naturels pour contrer le Mal et on se laissera aller à la philosophie de Countryman selon laquelle le pouvoir de la Nature rend invincible. On pense par instant aux shaman de La foret d'Emeraude jetés malheureusement ici à l'état de brouillon.
Les séquences de magie prennent par instant une tournure presque inquiètante comme ce sorcier "vaudouisant" une jeune noire dans le cimetierre, l'emploi des animaux dont les oiseaux comme guide ou espion terrestre, le déchainement des élèments naturels que controlent Countryman..
On s'amusera par contre de ces rastamen jouissant de la vie un enorme cone aux lèvres

L'aspect politique est ici tout aussi manichéen. Le gouvernement est l'armée sont le Mal, brutes violentes opprimant le peuple pauvre entre deux arrestations sommaires et deux passages à tabac. Le peuple faible est bon et possède les vraies valeurs sous l'oeil protecteur de Jah. Tout comme il triomphe toujours par la Volonté de mère Nature.
Grossier mai allant de paire abec l'ensemble.
Et il y a Countryman, interprété par Countryman justement dans son propre rôle, un jeune jamaiacain, un vrai pêcheur, un rasta pur souche, très attachant, d'un naturel touchant.
A ses cotés, le jeune Beau est incarné par le dandy warholesque, le sex symbol des 70s le divin Hiram keller




Sans être rasta ou même être fan de Bob et de reggae, Countryman demeure une honnête distraction tropicale aux charmes magiques que la présence de Countryman rend encore plus sympathique.
Ne boudons pas un petit plaisir jamaicain, Jah est grand!

Le corbeau aux plumes non encore lockés mais qui bouge reggae!
