WTC View - Brian Sloan (2005)

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Superwonderscope
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WTC View - Brian Sloan (2005)

Message par Superwonderscope »

Eric (Michael Urie) fait paraitre une annonce le 10 septembre 2001 afin de trouver un nouveau roomate dans son appartement face au World Trade Center. L'attentat du lendemain va bouleverser sa vie plus qu'il ne l'imagine, jusqu'à sombrer dans la paranoïa.

Pièce de théâtre à l'origine, WTC View ( pour World Trade Center View) le film ne cherche jamais à se départir de son origine théâtrale. Au contraire, cela sert au mieux le propos du film. Se concentrer sur l'impact émotionnel et le ressenti des personnages, tous touchés de manière diverse par l'attentat. S'en suit un huis-clos dans l'appartement, dont la vue sur le WTC (ou sur "Ground Zero") ne sera jamais montrée. la caméra montre la vitre, mais jamais l'extérieur. (à noter que le film devait être une pièce au début et qu'elle n'a été montée lors d'un festival que dans l'optique du film après-coup)

Le film se rythme jour par jour suivant l'attentat, avec des images de reportages TV, de documentaires, d'extraits d'émissions radio qui défilent à l'écran et sur la bande sonore, superposé sur les messages laissés sur le répondeur d'Eric, indiquant ne pas prendre la location.

On suit en parallèle le défilé de quelques personnes intéressées par la location de la chambre. Qu'il s'agisse du patron d'une boite de transports routiers, d'un étudiant de NYC ou d'un trader, 9/11 ont tous eu un impact avec diverses réactions de compassion, de désintérêt, de réalisme, de logorrhées pro ou anti Bush... le but du film n'étant pas d'effectuer un quelconque commentaire politique ou économique (le sujet n'est jamais abordé) mais de mesurer l'émotion suscitée chez les New Yorkers et le suivi du personnage central et sa lente descente dans la paranoïa et la peur. C'est justement en se concentrant sur le drame humain que le film conserve une fraicheur et une force inattendue (tout en acceptant les limites d'espace et d'enjeu de l'exercice).

Jusqu'à en perdre des repères pourtant centraux : l'amitié avec son amie Josie (Elisabeth Kapplow, la plus faible des acteurs/actrices, dans une approche beaucoup trop théâtrale et lettrée de son jeu), sa relation avec son petit ami qui s'est terminée... et jusqu'à ce qu'on apprenne que son ancien roomate, qu'il connaissait à peine et qui allait partir, est en fait mort dans l'une des deux tours. De sentiments à priori anodins, il n'avait aucune accroche particulière avec la personne à qui il louait la chambre, qui prennent le pas sur une vie au moment où on s'y attend le moins. le film -et les acteurs- sont en ce sens très forts pour développer cet aspect incongru du récit. Une caméra très proche des visages, des mouvements du corps, une lumière très crue et n'avantageant jamais les acteurs. Un cadre rigoureux (prenant souvent le point de vue de la fameuse fenêtre) arrive à donner un sentiment étouffant. Seul le dernier plan semble un peu libérateur, permettant le souffle.

Côté acteur, Michael Urie (plus connu pour son rôle de Marc St James dans la série Ugly Betty) offre un Eric à la lente dégradation mentale (et physique) jusqu'à céder à la peu panique à la simple audition de sirènes dans la rue. Il en est à la fois drôle, pathétique et quand même terriblement réaliste. ( NB :Une de mes meilleures amies est une survivante (elle travaillait dans la seconde tour et s'en est échappée 15 minutes avant qu'elle ne s'écroule) et son parcours s'avère similaire à celui montré ici. Le simple bruit jugé "anormal" la faisait entrer dans une crise d'angoisse assez incroyable).

Au final, un film assez touchant, jamais dérangeant ou sombrant dans le larmoyant facile.

Vu sur le Z1 (un Z2 UK chez pecadillo pictures vient de sortir il y a 3 jours)
1.78:1 - 16/9, 2.0 sans st
1H44.

Z2:
Image

PS :
en allant sur la page

http://www.amazon.co.uk/WTC-View-Specia ... B0014T7EPU

le film annonce est visible.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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