Africa dolce e selvaggia est le dernier mondo des frères Castiglioni dans la lignée des précédents autrement dit faire découvrir au spectateur les rites et coutumes les plus primitives de tribus africaines, complaisemement fimées... comme on adore!

Il était difficile de faire plus fort que Cannibal Brutalo / Addio ultimo uomo viewtopic.php?f=3&t=12892 qui repoussait les limites du supportable dans le sadisme et le réalisme de certaines scènes dont celle de la castration de l'indigène macerant dans son urine avant d'être cuit ou les nombreuses scénes de barbarie physique.
Shocking Africa semblera donc assez gentillet et il n'est pas et de loin le plus violent de la série.
Pour cet ultime opus, les frères ont choisi comme fil conducteur: la souffrance humaine aussi bien physique que morale. ” La vie est souffrance donc souffrir et connaitre la souffrance dés l'enfance c'est apprendre la vie.”
C'est sur cette philosophie que s'appuie le film qui nous entraine dans l'Afrique sauvage, au coeur de ses croyances et incroyables coutumes les plus ancestrales.
Dans la grande tradition du mondo et des précédents opus, Shocking Africa aligne les massacres d'animaux: volailles décapitées ou écrasées vivantes à la main, porcelet donné vivant à un crocodile, chameau décapité, depecé et eventré, emasculation à vif, chèvres sacrifiées, gourou avalant un scorpion vivant ou le devorant tout aussi vif en l'emiettant doucement jusqu'à la séquence fertilité où une indigène se fait enfoncer un serpent vivant dans le vagin, avec tous les détails cliniques




On retrouve les serpents dans une séquence désert où on chasse les plus mortels au monde jusqu'à la séquence tragédie où un homme se fait mordre au cou par un cobra, la caméra filmant son atroce agonie, l'image se faisant frénétique, convulsive, on court, on crie, on filme sous tous les angles, la voix off commente solennellement: Voilà une activité à risques!... La séquence est fake mais savamment mélée à des images réelles.. Ce sont là les 2 scènes fake du film.
Pas de mondo sans les éternels scarifications faciales et corporelles ici pratiquées sur des bébés ou de jeunes adolescents à la lame de rasoir sous les cris et les ruisseaux de sang mais tel est le prix à payer pour un homme ou une femme, souffrir pour être désiré et aimé.. jusquà la taille des dents faite au ciseau de sculpteur et mini burin, les gencives tuméfiées en sang.

Quelques tours de magie et autres tours de passe-passe, d'indigènes punis au fouet jusqu'a mort s'ensuive, mort à laquelle il doit resister pour renaitre, rien de trés nouveau donc dans ce mondo si ce n'est le clou du film, ce qui en fit sa morbide réputation: ses corconsisions et excisions qui couvrent bien le 1/3 du métrage que beaucoup ne pourront regarder tant elles sont atroces.
Cette pratique est l'ultime étape de la souffrance avant la renaissance et donc d'être enfin soi même. Le prépuce est l'ultime organe féminin chez l'homme et le clitoris l'ultime organe masculin chez la femme, ces organes doivent être retirés pour que l'etre assume pleinement son genre.
Fermement tenus, jambes écartées, les enfants agés de 3 a 4 ans ont le prépuce cloué sur une planche puis la peau est tranchée d'un coup sec au ciseau à pierre et burin


Il en va de même pour les excisions cloturant le film, les clitoris des fillettes, ligotées, hurlantes, étant tranchés net au rasoir dans des flots de sang puis enterrés avec le sang dans des puits de fertilité.
Gratuit? Complaisant? Chacun jugera ou appreciera mais comme tous les mondos des Castiglioni et contrairement à d'autres de leurs confrères, on reste toujours dans un cadre documentaire et ici encore plus que dans leurs essais passés.
Les massacres d'animaux tout horribles soient ils ne sont guère plus atroces que nos abattoirs et chaque animal est ici tué pour la survie du peuple ou par la loi de la nature y compris pour les séquences des scorpions. En les dévorant vivant et s'injectant leur venin, les hommes s'immunisent pour leur propre survie.
Le vrai but du film est de nous montrer ce qu'est la souffrance pour ces peuples. C'est une étude ethnologique des rites d'initiation tribaux où la souffrance est la transition entre l'enfance et l'âge adulte, souffrance physique, souffrance de la mort, cette mort qui est le passage d'un état à l'autre. On devient adulte en survivant à celle ci.
C'est ici la signification de tels actes y compris les plus barbares comme les scarifications, simple signe de beauté corporelle et de séduction. Les Castiglioni tentent de nous montrer l'impact religieux et social de ces actes. Il y a un coté éducatif y compris dans les séquences les plus abominables comme la circonsision, acte couramment pratiqué dans de nombreuses religions même occidentales mais qu'on tait car tabou.
La caméra nous montre l'acte sans détour dans ce qu'il a de plus précaire: instruments utilisé, manque d'hygiène, cris pleurs, terreur..
Si la circonsision est permise, l'excision est pratiquement interdite partout mais elle existe encore et les Castiglioni dénonce cela dans ce que cet acte a de plus cruel, rang de fillettes mutilées à vie.
Shoking Africa reste pourtant comme tout mondo du pur cinéma d'exploitation avec tout ce que cela comporte en voyeurisme, complaisance et hypocrisie avec ces séquences fake, son insistance sur les parties intimes




Shocking Africa aprés que les frères aient annoncés qu'ils avaient parcourus plus de 20000 km pour faire découvrir tout cela de la facon la plus brute et impartiale qui soit mais sous l'oeil implacable de la caméra se terminera par une phrase de Leopold Senghor:
"Si la civilisation était ignorante d'une seule de ces coutumes de ces peuples, l'humanité serait incomplète et ne pourrait vivre en paix.." Les Castiglioni ayant toujours aimé paraphraser Senghor.
Si on enleve les scénes douloureuses de circonsisions, Shocking Africa n'est pas le plus passionnant des mondos des Castiglioni ni le plus brutal, un rien ennuyeux parfois même mais il reste dans la grande lignée des précédents.
L'amateur appréciera même s'il preferera d'autres opus dont Addio ultimo uomo... Restent ces magnifiques circonsisions dont on a du mal a se remettre.. mais quel péché de plaisir même si Eric a cette fois eu l'impression de s'ennuyer. Trop habitué dirons certains.. juste pas assez brut repondrais je par rapport a d'autres oeuvres du genre.
Le corbeau circoncis qui adore danser nu..
