Tranches de vie new-yorkaises à l’aube de la première commémoration de la tragédie du 11 septembre.

Le premier mérite de ce petit film choral sur fond de traumatisme post 9/11 nous proposant de partager quelques jours durant l’existence de plusieurs résidents de Manhattan, sorte de victimes collatérales de l’attentat du World Trade Center, est d’aborder son sujet avec beaucoup de retenue. Aucun débordement lacrymal dans ces 5 portraits d’individus (ou couple pour l’une des vignettes) stressés, mal dans leur peau, vivant dans le déni de leur colère et leur douleur. La tragédie du 11 septembre n’est d’ailleurs jamais proprement nommée, reflétant en cela le caractère diffus, presque imperceptible du mal-être de la plupart des protagonistes du film.
Et lorsque le film s’aventure sur le terrain plus glissant de la tragi-comédie, là encore ça fonctionne plutôt pas mal. Le début de l’intrigue mettant en scène Jim Gaffigan et Tony Shalhoub en psy un peu zinzin est même particulièrement savoureux. Au diapason de cette approche simple, la réalisation se fait très discrète, essentiellement au service de ses acteurs, tous impeccables. Ce qui rend d’autant plus efficaces les rares effets de mise en scène que s’autorise Danny Leiner, comme ce joli montage musical façon PT Anderson qui, à mi-film, soude les 5 histoires.
Outre Tony Shalhoub, on retrouve ici l’actrice caméléon Maggie Gyllenhaal (qui ne ressemble pas du tout à Alice Saprich, comme un petit vaurien l’a déclaré sur ce forum récemment) et la spécialiste des rôles de mal embouchée Olympia Dukakis.
Dispo en DVD Zone 1 seulement.