Chris Troiano, patron de la boite de nuit la plus en vue de Miami, est un self-made man à la grande gueule et aux manières de petite frappe. Son affaire devient si florissante qu’elle finit par intéresser la Mafia russe locale.

Ecrit et co-produit (avec entre autre Sonny Grosso, le « vrai » flic de French Connection) par Nicholas Pileggi, précédemment scénariste des Affranchis et du Casino de Scorsese, et tiré d’une authentique affaire criminelle des années 90 mêlant mafia russe et univers clinquant des boites de nuit hip de Miami, Kings of South Beach présentait sur le papier un bien ambitieux programme, surtout pour une œuvre télévisuelle de 87 petites minutes filmée à Puerto Rico.
Le résultat s’avère donc assez logiquement décevant. Pileggi n’a évidemment pas le temps de s’étendre sur la psychologie des deux personnages centraux, ni d’élargir son propos en proposant par exemple une réflexion sur la culpabilité, le repentir à la Scorsese ou une vision flamboyante de l’Amérique de la bamboula nocturne des années 90. Il se contente de relater des faits, placer en milieu d’histoire un petit rebondissement pas bien difficile à anticiper (et qu’il aurait peut-être été plus judicieux de placer en début de récit afin d’augmenter le peu de tension qu’essaye d’instaurer les auteurs dans la dernière partie de l’intrigue) et de boucler le tout au pas de charge, via quelques cartons nous renseignant sur l’épilogue judiciaire de l’histoire. Bref, c’est le service minimum de ce côté … comme d’ailleurs du côté de la réalisation, pas très impliquée, se contentant juste d’appliquer au récit un rythme à peu près soutenu. Là où un James Gray – dont le We own the night partage avec ce TV quelques similitudes au niveau de l’histoire - aurait sans doute cherché à nous rendre l’univers des discos chic de Miami fascinant et tragique, Tim Hunter se contente pour l'ambiance de secouer plus ou moins mollement sa caméra sur le dance floor en montant légèrement les watts. Notons aussi que, sans que cela n’apporte quoi que ce soit au film, si ce n’est rappeler furtivement le Miami Vice de Mann, Hunter nous balance quelques séquences filmées en DV crados.
Finissant d’enfoncer le tout dans l’anonymat, l’interprétation ne présente pas beaucoup d’intérêt. Donnie Walhberg et Jason Gedrick (le jeune héros de Iron Eagle) sont transparents et Steven Bauer, peut-être le plus charismatique des acteurs en poste ici, n’apparait malheureusement qu’à 2 petites reprises.
Sorti en DVD Zone 1 sous son titre original (avec une zolie jaquette too fast too furious qui n'a pas grand-chose à voir avec le contenu du film).