J'effectue une petite recherche à des destination d'une amie sur les travelling utilisés au cinéma pour marquer le changement d'une époque. J'avoues ne pas être trés doué pour ce genre de blind-test, et à part les exemple de Mereilles dans la cité de dieu et les fréres Hughes dans dead presidents, ma mémoire ne joue quelque tour. Alors si quelques âmes charitable, saurais la remplir quelque peu vous m'en verrez ravis
Fröken Julie (mademoiselle Julie, d'après Strindberg) de Alf Sjöberg, qui a été le premier à user sciemment cette technique en un seul et même plan pour les allers-retours présent/passé. Certains critiques parlent ainsi d'"effet Julie".
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Kubrick en était friand. Les plus célèbres : le travelling arrière qui ouvre ORANGE MECANIQUE, et le travelling derrière le tricycle, dans SHINING, principale raison pour laquelle le décor a été créé d'un bloc.
Petite digression : cette anecdote sur Kubrick (qui fait construire le decor pour effectuer un travelling spécifique) me rappelle ce que E.G Ulmer effectua sur Detour.
A savoir que PRC lui avait filé tellement peu de thunes qu'il trouva l'idée du travelling avant allant de la prison où se trouve Tom Neal via les barreaux pour dans un même plan arrivée dans une autre scène (je ne me rappelle plus laquelle!). D'où le travelling avant en 1946 était réalisé pour des raisons économiques et qu'en 1980 pour des raisons esthétiques.
Ceci dit, Ulmer ne faisait pas de passage d'un époque à une autre, il ne rentre donc pas dans cette catégorie dont nous parlons ici.
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Tiens d'ailleurs, les travelling sont-ils toujours sur rails ? Il parait que pour les budgets fauchés, des réalisateurs montent une caméra portables sur des skate-boards ou des caddies... (Bonjour la stabilté de l'image).
Les travelings peuvent être fait avec une steady cam, ou même caméra à l'épaule. Un traveling, comme son nom l'indique, est juste un mouvement. C'est pas forcé que ce soit propre...
Pour ce qui est des bricolages amateurs, va voir sur le site lerepaire.net, y'a tout ce qu'il faut. Et ce genre de bricolage peut très bien fonctionner.
D'ailleurs, même sur rail, un travelling latéral peut très bien ne pas être fluide simplement parce que y'a des mecs qui poussent le chariot et qu'ils ne le font pas forcément de manière constante.
Dans PSYCHOSE, Hitchcok fait un travelling de malade, des dizaines d'années avant les possibilités offertes par le numérique, de l'extérieur d'un immeuble jusque dans la chambre d'un appartement.
Il y a en fait une coupe dans ce fameux plan, assez subtile mais tout de même décelable.
Puisqu'on est en train de dévier sur les travellings bluffant, celui qui clot "une journée particulière" m'a laissé sur le cul.
On part d'une cour d'immeuble dans un plan continu pour rentrer dans un appartement à l'étage et traverser une pièce, le tout sans aucune coupe.
J'avais lu que pour concevoir ce plan, il avait fallu utiliser deux grues et que le décor de la fenêtre était en polystyrène pour permettre à la grue et aux opérateurs de le traverser littéralement.
Ce n'est pas simplement une prouesse technique mais aussi un plan d'une très grosse force émotionnelle qui apporte une conclusion poignante à l'histoire qui a précédé.
Il y a une coupe quand on traverse la fenêtre, bien sûr, car sans CGI il est tout simplement impossible de faire un travelling pareil (à moins de faire rentrer un hélico dans l'appart, ou de balancer la caméra avec une catapulte).
On peut faire un travelling en poussant une voiture dont les pneus sont légèrement dégonflé ou même dans un fauteuil roulant...
Sinon, pour revenir au sujet, il y a de superbes plans de ce type (travelling + changements d'époque) dans le très bon "Lone Star" de John Sayles (1996).
Dans "Homecoming (vote ou crève)" de Joe Dante (masters of horror saison 1), il y a en un aussi vers la fin (il passe en noir et blanc, ce qui est un peu dommage je trouve).