La Polizia interviene: ordine di uccidere / Tireur d'élite - Giuseppe Rosati (1975)

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manuma
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La Polizia interviene: ordine di uccidere / Tireur d'élite - Giuseppe Rosati (1975)

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Enquêtant sur le kidnapping d’un riche industriel qui vient de coûter la vie à deux de ses collègues, le jeune inspecteur Murri se heurte à une puissante organisation fasciste dirigée dans l’ombre par des notables et hommes politiques locaux.

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Le thème de l’organisation fasciste nichée au sein de la société italienne, c’est un grand classique du poliziesco. Citons notamment La Polizia ringrazia, La Polizia accusa : il servizio segreto uccide et - le plus désinvolte des 3 civiquement parlant - Roma Violenta de Marino Girolami. La Polizia interviene : ordine di uccidere y va donc à son tour de sa petite réflexion sur le sujet, qu’il semble vouloir approcher avec le sérieux des polars politiques de Damiano Damiani. On s’attarde ainsi volontiers sur les cas de conscience rencontrés par notre flic vedette dans l’exercice de sa difficile fonction, mais aussi sur ses problèmes de couple, indissociablement liés au caractère pour le moins accaparant de sa profession.

Présenté comme ça La Polizia interviene : ordine di uccidere peut sembler limite chiant. Cela reste pourtant un produit tout à fait divertissant, qui délivre son lot attendu de morts violentes et scènes d’action urbaine (course-poursuites automobile, explosions et fusillades), soit un ancrage tout de même très marqué dans le cinéma d’exploitation qui permet au spectateur de relativiser la portée d’un discours général un peu confus, pour ne pas dire ambigu. Ainsi le film condamne t’il les agissements du groupuscule d’extrême-droite qu'affronte l'inspecteur Murri mais passe t’il curieusement vite l’éponge sur la vendetta personnelle de ce dernier, qui élimine 1 à 1 tous les membres de cette organisation avant de rendre sa plaque sous le regard bienveillant de ses collègues.

Concernant l’interprétation, on pourra toujours chipoter et trouver que Leonard Mann prend parfois un peu trop la pose pour être crédible, que Janet Agren fait de la figuration et que le duo de vilains James Mason – Stephen Boyd cachetonne sans grand enthousiasme. Mais moi je trouve que, quel que soit le degré d’implication des acteurs, ça reste d’un niveau plus que correct et qu’une telle distribution pour un petit poliziesco comme celui-ci, ça force tout de même le respect.

Un honorable représentant de son genre cinématographique qui, même s’il manque sans doute un peu de panache dans ses séquences d’action, demeure incontestablement plus enlevé que le pantouflard Paura in città du même Giuseppe Rosati. Sorti chez nous en VHS sous le titre Tireur d’élite.
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