Jolie surprise. D'autant que la réputation n'était pas très flatteuse.
C'est très désabusé, assez noir - évidemment que New Centurions vienne à l'esprit, mais l'intérêt se situe ailleurs. Il y a une désolation permanente dans le film. Les décors naturels d'un Bronx laissé pour compte, vision apocalyptique que les décorateurs n'ont pas eu de travail à mettre en place. Tout était déjà détruit, vieux, abandonné. Effarant de voir que New York, c'était aussi cela
A noter que Wolfen a été tourné au même endroit, tout comme Banzai (soupir).
Paul Newman s'en sort plutôt bien dans son rôle de flic hâbleur et fatigué. Ca n'est pas tant que l'histoire soit importante en soit, mais les vignettes d'une vie quotidienne qui se construit via un fil rouge de plusieurs vies entrecroisées mais qui curieusement, ne se rencontreront jamais vraiment.
Pam Grier en prostituée tueuse sous l'emprise de ela drogue est un modèle de dualité, alors que le récit ne l'incrimine en rien. Juste une victime de plus, et c'est là aussi inespéré de trouver une certaine fibre sociale. Comme la révolte des habitants. Le ton oscille entre drame violent (la première scène, terrible) et le détachement. Le sourire de Newman au début du film se transforme graduellement en grimace puis en désespoir.
Franchement, la scène où
est très réussie. une vraie cassure de ton. Froid, et qui noue la gorge. D'autant qu'inattendue dans sa brutalité. Même la vie amoureuse des policiers fait preuve de légèreté assez ironique, pour sombrer dans le changement de tonalité.
L'ironie du sort arrive en ligne de mire : les coupables ne seront jamais trouvés et le dernier plan du cadavre enroulé dans un tapis au milieu des détritus d'une ville dévastée à l'image de ce que dépeint le film.
A ma grande surprise, le travail de Daniel Petrie reste assez fin. Une caméra discrète mais avec des plans remarquablement étudiés. des travellings latéraux lents qui permettent d'entrevoir les détails. pas d'effets de manche mais une certaine justesse dans l'approche des scènes clés, qui épouse le point de vue de Newman (comme la scène sur les toits d'immeuble, la scène de poursuite finale) et qui tire parti de la figure de solitude de Newman dans cet univers sassez sordide.
Vraiment très bien.
Il avait bien marché en France, avec 1 291 360 entrées, soit le 30e meilleur résultat de 1981.
Le film avait causé beaucoup de remous avant et à sa sortie aux USA :protestations des habitants du Bronx sur la manière de dépeindre les habitants (racisme à peine larvé, le scénario a été amendé en ce sens), procès d'un policier de ce commissariat qui avait écrit un roman "Fort Apache" en 1975, avec le même sujet et les mêmes scènes, puis procès de Paul Newman à la production pour lui avoir caché le montant de la vente de droits à la TV...
Vu dans un pauvre copie sur Prime/Pass Warner.
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