Du sang dans la montagne - Carlo Lizzani (1966)

[savoy1]

Encore une super découverte que ce Fiume di dollari réalisé par Carlo Lizzani sous le pseudo de Lee W. Beaver ( !).

Palpitant scénario que le parcours classique de ce rebelle confédéré abandonné à son sort dans les geôles nordistes à la fin de la guerre de Sécession. A son retour au pays, cinq ans plus tard, il a perdu famille et demeure, lâchement abandonnés par son coéquipier d’alors, devenu entre-temps un propriétaire despote. Il y a des budgets de guerre qui n’ont pas été perdus pour tout le monde.
Intéressante étude de caractère de la plupart des personnages, où l’on se rend bien vite compte que c’est chacun pour soi, ce sentiment égoïste bien compréhensible dans certains cas de figure. Si le notable de la « city » se heurte au propriétaire terrien, c’est bien entendu plus pour ses intérêts financiers que pour ceux de ses concitoyens. De même si le héros semble de soucier du sort des exploités, c’est avant tout pour avoir un appui afin d’assouvir sa vengeance personnelle. Ce qui donne lieu à une conclusion inattendue à la classique bagarre de saloon : après que l’ex-prisonnier ait bataillé seul contre quelques vilains patibulaires devant la clientèle nombreuse (rien que de très normal pour l’amateur de western), celui-ci soudainement furieux se fend d’une remarque cinglante : « Mais pourquoi personne n’a bougé ? ».

Passionnant personnage donc ce héros, que j’ai trouvé excellemment joué par le méconnu Thomas Hunter, toujours sur le fil du rasoir, à la limite de péter un câble. Il faut le voir poignarder sauvagement un tueur après avoir appris la mort de son épouse, acte suivi d’un cri de désespoir interminable.
Les autres caractères ne sont pas en reste, du pistolero cuir interprété par un Henri Silva cabotin à souhait, au patriarche finalement guère téméraire et retranché dans son fief. Sans oublier le personnage mystère dont on ne sait quel est son intérêt dans le conflit en cours. Ni les touches féminines obligées, ni le touchant gamin habile au lance-pierre.

Côté mise en scène, Lizzani assure grâce à une direction artistique offrant de nombreux décors, une figuration conséquente, des moyens visiblement importants. Voir à ce propos l’impressionnant guet-apens, dans le canyon, du troupeau de chevaux. Ajoutez quelques cadres et effets de caméra toujours bienvenus dans tout bon bis qui se respecte, quelques réminiscences d’autres titres, une bagarre à la poêle sonore, une boîte à musique pleine de souvenirs ou un chariot sans conducteur traversant la rue principale avec son cercueil, et le sourire complice se dessine sur le visage radieux du bissophile.

Et définitivement une bonne intrigue, dont le ressort démontre de nouveau qu’une fois la guerre finie, une autre plus fratricide est toujours prête à éclater.


Et qui est ce Leo Nichols, compositeur au score si entêtant, où l’on retrouve les traditionnelles musiquette d’une boîte à bijou et chanson sirupeuse interprétée par le jeune crooner de service. Un certain … Ennio Morricone ? ah, je comprends …

[speedball]

l'affiche française qui doit trainer dans un de mes cartons:

[black-cat666]

c'est dispo quelque part ? avec des st fr ou une vf ?

[black-cat666]

bon ba je me réponds moi même. c'est dispo en dvd mgm zone 1


le c'est qu'il y a ni vf ni st fr

dispo ici pour ceux que ça intéresse quand même

http://www.axelmusic.com/productDetails/027616075611

[savoy1]

Pour ma part, visionné sur la chaîne Action en VF ces derniers jours. Avec générique en anglais, titré donc The hills run red (j'avais oublié de le mentionner, c'est important), et logo UA en amorce.

Pour donner de l'espoir aux dvdphiles, il est à noter que deux westerns italiens passés dernièrement dans la tranche horaire du vendredi soir de cette chaîne, alors inédits en vidéo, ont fait l'objet depuis d'édition française, soit Les Cruels de Corbucci et Ciel de Plomb de Petroni. Et le Far West Story de Corbucci est annoncé pour prochainement.
Donc s'il y a une vf en circulation pour le Lizzani qui nous intéresse ici, pas de raison que ...