Etrange cette production allemande tournée en Grèce qui d'Emanuelle n'a que le nom. Si l'histoire n'a aucun interet et que la coucher sur écrit lui donne un certain attrait, il n'en est rien sur l'écran. Ce Love camp est d'un total ennui et appartient à ce type de productions fauchées qui cachent leur inutilité et leur pauvreté derrière une suite de scénes de sexe sans imagination... le problème étant qu'ici ce manque d'imagination atteint des profondeurs abyssales.
Si les séquences d'exterieures sont tournées dans un petit village de vacances grec offrant l'espace d'un instant une beauté toute relative de cartes postales ringardes, le reste du film est d'une laideur repoussante.
L'interieure de la secte est composé d'un unique décor en carton multicolore semblant droit sorti d'un décor pour la pièce de théatre annuelle d'une ecole maternelle soit une unique fausse fenetre, un mur en papier violet et un logo en lettre carton.
La salle de prière et la salle d'amour de la Divine ne sont guère plus attrayantes, minuscule cabinet recouvert d'un tapis en poil fluo, un matelas flashy bordé d'un voile et trois coussins multicolores qui semblent provenir d'un bazar local.
Cette impression carton est renforcée par ces fausses cases en paille qui donnent sur des palmiers en plastique et de fausses touffes d'herbe dés qu'une porte s'entrouvre afin de donner l'illusion d'un extérieur idyllique.

Le reste du film est à l'avenant. Les scenes de sexe d'un soft déprimant jouées par une ribambelle d'acteurs à la moustache alerte et en chaussettes et de fadasses blondes à la fesse tombante et toutes en coupe caniche frusteront le coquin le moins endurci alors que les rares scénes d'action, soit une micro poursuite ou un meurtre repetitif – on jette par dessus une falaise les impudents osant quitter la secte- semblent être tournées au ralenti.
Le jeu des acteurs y est catastrophique, leur coté théatral renforçant cette impression d'amateurisme. On frise cette fois la série Z bon enfant dont le rire provient du ridicule de l'ensemble, un ridicule ensoleillé certes et bercé par de bien amusantes danses et un hymne-chanson entetant qui nous trotte dans la tête bien des heures après le mot FIN. Love love Love


On évitera de parler de dialogues ici par charité surtout mais on évoquera le seul élémant interessant de cette zederie erotico-carton, la présence de notre Laura Gemser dans la peau de le Divine prise entre ses désirs interdits et les lois qu'elle a instauré au sein de sa secte. La Gemser y est divine comme à son accoutumée mais ne se dévoile que peu cette fois, trouvant un de ses rôles les plus ininteressants et ratés de sa carrière.
A ses cotés l'icontournable Gabriele Tinti en espion et une tribu d'acteurs plus repoussants les uns que les autres dont le réalisateur lui même Christian Anders en gourou sosie de Clo-Clo tout en toge, slip noir et.. sabot

On n'oubliera pas un nain noir inutile mais heureusement muet et une cruchaude milliardaire autour de laquelle le scénario devait tourner mais qu'on oublie au fil du temps pour mieux la faire resurgir en fin de film afin d'y trouver une conclusion, conclusion qui met aussi fin à la vision de cette peniblerie teutonne où érotisme rime avec nihilisme.
Le corbeau gourou qui a ses adeptes
