Top à ... John Flynn

[manuma]

Décédé l’an passé dans l’indifférence devildeadienne générale, un petit top consacré à John Flynn, réalisateur qui, si l’on ne peut véritablement parler d’auteur à son sujet (encore que …), possède incontestablement une patte. Le style Flynn, je le caractérise, dans ses plus grandes heures, par un regard froid et sans parti-pris, souvent attentif aux petits détails, à ces à côtés de l'histoire qui l'enrichisse discrêtement et qui font toute la force et la charme d’une bonne série B à l’ancienne.


The Sergeant – Le sergent (1968) : 15/20. Histoire d’homosexualité située dans une caserne américaine basée en France. Le film séduit au moins autant par son absence de schématisme que sa mise en scène « sans commentaire », créant rapidement et brillamment une sensation diffuse de malaise. Avec également une inattendue vision anti-hollywoodienne de la France profonde, filmée ici dans toute sa grisaille hivernale. Inégal dans son développement mais, dans certaines séquences, comme celle d’ouverture, d’une indéniable puissance dramatique. Produit par Robert Wise.

The Jerusalem File (1972) : Pas vu.

The Outfit – Echec à l’organisation (1973) : 16/20. Thriller ironique et méchant, dénué de tout de commentaire moral, soutenu par une distribution de rêve réunissant notamment Robert Duvall, Joe Don Baker et l’immense Robert Ryan, une photographie poussiéreuse de Bruce Surtees et une excellente partition musicale viscérale de Jerry Fielding. La grande classe.

Rolling thunder (1977) : 14/20. Son film le plus sombre et le plus opaque. Un trip nihiliste emballé avec une belle efficacité mais qui demeure un peu bancal au final, un peu trop froid et sec pour impliquer totalement le spectateur. En revanche, la fusillade finale, qui rappelle autant Taxi Driver que Bring Me the Head of Alfredo Garcia, est peut-être la plus belle pièce d’action filmée par Flynn.

Defiance – Les Massacreurs de Brooklyn (1980) : 15/20. Film d’auto-défense pas comme les autre. Une peinture attachante de la vie d’un quartier new-yorkais subissant le racket de bandes organisées. Flynn soigne ses personnages principaux comme secondaires. C’est chaleureux, coloré, aux antipodes de Rolling Thunder.

Marilyn : The Untold story (co-réalisé avec Jack Arnold) (TV - 1980) : 06/20. Une bio de Marylin Monroe co-signée par le réalisateur de L’Etrange créature du lac noir. Peut-être pas si incongru que ça dans la filmo de Flynn, venant d’un cinéaste au regard tourné vers le cinéma hollywoodien des années 50, même si le résultat est un beau navet. Le style brutal et sans concession du réalisateur s’efface sous la mélasse d’un soap-opéra larmoyant, rendu seulement supportable par sa distribution folklorique à défaut d’être convaincante, réunissant les gueules savoureuses de John Ireland (dans la peau de John Huston), Sheree North (en foldingue, évidemment), Jason Miller, John Steadman et Viveca Lindford, autour d’une Catherine Hicks, plus tartignolle que touchante dans le rôle-titre.

Lone Star (TV - 1983) : Pas vu.

Touched (1983) : Pas vu.

Best Seller – Pacte avec un tueur (1987) : 17/20. Excellent polar eighties. Une histoire futée signée Larry Cohen, dont laquelle on retrouve un peu de l’ironie glaciale de The Outfit, et deux personnages principaux complexes, que Flynn filme sans prendre parti, et dont l’ambiguïté des relations nous renvoie presque à The Sergeant.

Lock Up – Haute Sécurité (1989) : 13/20. Un bon Stallone des années 80, mais un petit John Flynn. On ne passe pas un mauvais moment devant, mais ça manque d’originalité, du rugosité, et Donald Sutherland est sous-exploité.

Out for Justice – Justice sauvage (1991) : 11/20. Drummonde et quelques autres disent que c’est très bien. Je suis prêt à le revoir pour changer d’avis. Mais en attendant, j’en garde juste le souvenir d’une bande certes énergique, qui marronne sévère et non-stop, mais au script extrêmement pauvre et à la réalisation sans beaucoup d'idées ni point de vue.

Nails (TV - 1991) : 10/20. Encore plus décevant. Un polar pour le câble écrit par Larry Ferguson (Highlander), marqué par quelques idées plutôt marrantes (Le héros braquant son arme sur le perroquet d’un suspect afin de le faire parler, ce même personnage poursuivant son assaillant à poil hors de chez lui) et un casting éminemment sympathique (Dennis Hopper, Anne Archer et Tomas Milian entre autre), mais qui ne semble pas avoir baucoup inspiré John Flynn. L’ensemble manque sévèrement de vitalité au niveau de la réalisation.

Scam – Gentleman tricheur (TV - 1993) : 13/20. Un petit peu mieux que le précédent, même si on reste encore loin de The Outfit ou Best Seller. Un polar romantique qui bénéficie d’un scénario assez travaillé, aux personnages tous bien dessinés, de son couple principal – Christopher Walken et Lorraine Bracco – à sa jolie galerie de seconds couteaux (incluant Miguel Ferrer, Martin Donovan, Erick Avari, Daniel Von Bergen et Skipp Sudduth). L’ensemble ménage finalement plutôt bien ses rebondissements et même si John Flynn filme tout cela avec une paresse indigne de lui, on reste sur une impression plutôt agréable.

Brainscan (1994) : 12/20. Son premier et seul essai purement fantastique (cependant plus proche du thriller que du film d’épouvante au final). Rien de mémorable. Une réalisation soignée, plus efficace que celles de Nails et Scam, mais au service d’une histoire poussive, un brin réactionnaire, de jeux vidéo maléfique, écrite par le futur scénariste de Seven.

Absence of the good – Meurtres très ordonnés (TV - 1999) : 15/20. Come-back discret mais réussi avec ce thriller tourné pour le câble qui constitue pour moi son meilleur travail depuis Best Seller. Stephen Baldwin n’est pas à la hauteur dans le rôle principal, l’intrigue n’a rien d’exceptionnel, mais c’est tendu, assez noir, et on retrouve dans l’approche de Flynn cette absence de complaisance, de sentimentalisme, cette acuité dans le regard qui faisaient la force de The Sergeant, The Outfit ou Rolling Thunder.

Protection (2001) : Pas vu.

[Manolito]

"Rolling Thunder" : souvenir d'une série B assez passable et un peu fauché, à part un final réussi et son sympathique tandem d'acteurs principaux. Ne m'a vraiment pas marqué. 5/10

"Brainscan" : pas foncièrement génial ou révolutionnaire, mais j'ai le souvenir d'un film à l'ambiance assez cruelle et bizarre. Pas mal. 6/10

Et c'est tout... "Pacte avec un tueur" est en attente sur mes étagères...

[DPG]

"Defiance - Les massacreurs de Brooklyn" : Decouvert en soirée bis à la Cinemathèque, et très bonne surprise. Je m'attendais à une série B à la con, avec bagarres fun et intrigue passe partout, et j'ai eu bp plus. Une sympathique peinture d'un milieu, très touchante et humaine, qui pioche autant chez le Elia Kazan de "Sur les quais" que ds un film plus "action". A decouvrir.

"Justice sauvage" : Mon Seagal préféré, et petite pepite des films d'action 90's. Violent, fun, bien foutu, le duo Seagal / Forsythe fonctionne à merveille, je ne m'en lasse pas !

J'ai vu "Haute sécurité" qd j'etais gamin, mais je n'en ai AUCUN souvenirs....

[drummonde]

Echec à l'oganisation : très bon polar qu'il faut que je me procure sous peu sous peine d'énervement.

Rolling thunder : excellent film d'action nihiliste et déprimé. " Pourquoi je ne recontre que des tarés ? Parce qu'il reste que ça ! "

Les massacreurs de Brooklyn : pas mal, mais trop gentil ( et Supercopter, à part dans Le flingueur, j'ai du mal ).

Pacte avec un tueur : m'en souviens pas trop, si ce n'est que c'était bien.

Haute-sécurité : formidable Sly !

Justice sauvage : Seagal est fort. Forsythe est barge . Gina est bonne. Chef d'oeuvre bien évidemment ! Qui en doute ?

Légitime vengeance : pas d'accord avec Manuma, c'est un petit polar déconne très sympa branché L.A. Faut aimer le jeu de Dennis Hopper. Moi j'adore donc j'adhère.

Pas vu Le sergent ni Brainscan (j'avais pas l'âge à l'époque et maintenant suis trop vieux ).

Belle carrière que celle de Mister Flynn, un des pros de l'action à l'américaine ! Quand Arditi te rejoindra, faudra lui botter le cul !